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Latefa Ahrrare: «Le rôle de «Fath Lezhar» dans «Assayeda Elhorra» m’a permis de jouer une complexité»

© D.R

Entretien avec Latefa Ahrrare, Actrice

ALM : Vous aurez prochainement un retour remarquable sur les petits écrans dans la série «Assayeda Elhorra» sur la chaîne Al Aoula. Quels sont les dessous de votre rôle ?

Latefa Ahrrare : Pour moi, ce sera un grand retour ! Dans cette série, j’interprète le rôle de «Fath Lezhar». Il s’agit de la première femme du caïd «Elmendri» qui ne peut pas lui donner d’enfants. Alors il a besoin de se marier avec une autre pour pérenniser le pouvoir. Quant à moi, comme toute femme, je suis jalouse, j’essaie de faire des manigances bien qu’il me chasse à un moment. Au fil du temps, je suis de retour en m’armant d’apprentissage puisque je me glisse également dans la peau d’une analphabète dans la série. Dans l’ensemble, «Fath Lezhar» est un rôle qui est tout à fait différent de ma personne. Ce personnage m’a également permis de jouer une complexité et de revenir avec un rôle très bien écrit, voire bien dirigé par Brahim Chkiri que je remercie par l’occasion. Ceci étant, je promets au public un grand retour de Latefa Ahrrare !

Vous vous êtes quand bien même éclipsée de la télévision. Pourquoi ?

Je ne me suis pas du tout éclipsée. On supprimait mon nom. A chaque fois qu’on proposait mon nom, on refusait en prétextant que j’ai des problèmes avec les islamistes alors que ce n’est pas le cas. Je suis dans un pays où toutes les sensibilités ont le droit d’exister et je n’ai de problème avec personne. Je suis une artiste qui fait son travail et j’ai mes opinions que j’exprime franchement. Je ne me cache pas et j’aime mon pays. Quant à mon art, j’essaie de le faire en tenant compte des plates-formes. Quand je suis à la télé, je fais des rôles qui respectent vraiment le fait que je rentre chez les gens. Par contre, dans le théâtre, je me permets cette liberté que m’offre mon pays et sa Constitution qui prévoit la liberté de création que nous vivons au Maroc. Au cinéma, c’est pareil, je m’exerce et m’essaie à tous les rôles. Au contraire, au lieu de m’applaudir, je me retrouve parfois coincée dans des clichés. Or, je ne suis pas une actrice de clichés, je suis plutôt performante et j’aime le partage.

Quels étaient vos projets entre-temps?

Si je me suis éclipsée, je ne suis pas restée les mains croisées, j’ai fait des pièces de théâtre, tournées, de l’improvisation et des soirées, ainsi que des ateliers sans oublier le Conten’art à Rabat qui est une plate-forme de création et de réception pour les jeunes artistes marocains et non marocains. Je suis également professeur d’enseignement artistique et d’expression corporelle à l’Isadac. Donc je ne suis pas un fantôme même si on a essayé de me mettre dans cette case.

Quelles étaient vos activités parallèles au tournage d’ «Assayeda Elhorra» ?

J’ai commencé entre fin mars et début avril. En même temps, je faisais des allers-retours entre les plateaux de tournage d’émissions ou de scènes puisque je dirigeais la pièce de théâtre «1,2,3 ».

A propos de cette pièce de théâtre, pourquoi une adaptation et non une œuvre personnelle ?

J’ai fait plein d’œuvres personnelles. Par contre, il faut s’ouvrir parfois sur le répertoire international, notamment Harold Pinter, parce que celui-ci a écrit cette pièce en 1970 après la montée de dialogues et conflits entre conservateurs et modernistes. Nous c’est à peu près la même chose ce que nous vivons. Pour moi, il s’agit d’interpeller un écrivain pour parler d’un couple qui vit des fantasmes et du non-dit. Quant à la troisième personne de la pièce, elle fait son entrée pour déclencher le souvenir, le non-dit, pour le dire et surtout confesser. Au Maroc, nous avons besoin de ce genre de théâtre très intimiste. C’est Mouhcine Zeroual qui a traduit cette pièce. Pour ma part, j’ai fait la mise en scène et retravaillé la mise en bouche des dialogues avec Adil Aba Tourab, Hajar El Hamidi et Rajae Khermaz qui sont les interprètes. Il s’agit d’un spectacle où il y a interprétation mais qui est ouvert sur le public parce qu’il y a une interactivité très spéciale et intéressante. Une tournée est également consacrée à ce spectacle en Tunisie et au Maroc.

Quelles sont vos apparitions en ce mois de Ramadan ?

Le public me verra dans le feuilleton «Thamawayet» diffusé sur Tamazight TV. Je participe également à l’émission «Inuraz» diffusée en ce Ramadan. Aussi, j’apparais dans la série «Mister Sansour» réalisée par Mohamed Ahed Bensouda pour Al Aoula.

Des projets pour le cinéma ?

Entre autres, j’ai récemment interprété le rôle magnifique de  «Ghita» dans un nouveau film de Hicham Lâasri sur la base de son roman «Sainte Rita». Par l’occasion, j’ai déjà travaillé avec lui sur le film «Starve your dog». Et je prépare plein de belles choses.

Quel est le rôle qui vous a marquée?
J’apprécie tous les rôles sinon je ne les aurai pas joués. Je me sens plurielle en faisant tous les styles. D’autant plus que j’adore créer, innover, me dépasser et me lancer des défis.

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