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Le Centre culturel Dar Al Maghrib à Montréal ouvre le débat: Les médias multiethniques entre ambitions et contraintes

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Une grande majorité d’intellectuels issus des communautés culturelles ne trouve pas souvent de la place pour s’exprimer dans la presse nationale. Le lien que réalisent les médias ethniques entre la société d’origine et la société d’accueil n’est donc plus à démontrer.

La presse multiethnique était au cœur du débat en fin de semaine dernière au Centre culturel Dar Al Maghrib à Montréal. C’était à l’occasion d’une conférence organisée par le Forum des compétences canado-marocaines. Au rendez-vous une pléiade de journalistes de la filière et un grand nombre de représentants de la communauté maghrébine.

Pour tous, le thème est d’intérêt. Un organe communautaire touche davantage le lectorat de proximité car il aborde les sujets qui rappellent à tous le vécu dans le pays d’origine mais aussi les questions qui interpellent et intéressent dans le nouvel environnement d’accueil.

La presse ethnique joue en effet un rôle dans la couverture de l’actualité locale, bien mieux placée à ce niveau que les médias nationaux. Ces derniers représentés par les grands groupes de presse apparaissent parfois comme déconnectés de la réalité locale. C’est dire l’importance des médias communautaires comme vecteur d’information de proximité, qui peuvent atteindre des segments de la population souvent délaissés par la presse dite plus traditionnelle. Ce sont aussi des tribunes pour leur public. Au-delà de cela, les intervenants à la conférence ont mis en exergue les fonctions de promotion du développement au niveau local de la presse multiethnique.

De leur avis, ce segment des médias a aussi un rôle d’accompagnement social et politique des communautés. Pour ces collectivités, les médias ethniques sont aussi un moyen de visibilité qui permet d’occuper l’espace public et faire entendre leurs voix. «Les médias traditionnels ne donnent pas assez la parole aux immigrés et ne reflètent pas suffisamment la diversité culturelle canadienne», déplore dans ce contexte un participant à la rencontre. A ceci il faut ajouter qu’une grande majorité d’intellectuels issus des communautés culturelles ne trouve pas souvent de la place pour s’exprimer dans la presse nationale.

Le lien que réalisent les médias ethniques entre la société d’origine et la société d’accueil n’est donc plus à démontrer.  Ce segment du secteur des médias qui réunit de nombreuses publications, difficiles à répertorier, vit cependant sans cesse des difficultés financières. Pour certains journaux, une des premières préoccupations est de maintenir la tête hors de l’eau. La publicité joue bien dans ce contexte un rôle crucial pour leur survie. Mais face à un marché publicitaire complexe et en baisse constante en termes de recettes, il est difficile d’avoir sa part du gâteau. Ceci d’autant plus que les annonceurs veulent des publications à fort tirage avant de placer de la publicité sur leurs colonnes. Un véritable cercle vicieux dont il est difficile de sortir sans moyens financiers. Il appartient à tous d’innover sur ce plan, comme il incombe aux différents lectorats et annonceurs de soutenir leur tribune respective. Ces organes communautaires constituent indéniablement des forces de proposition, des créateurs de valeur et des leviers d’intégration. Aussi le développement de ce champ médiatique de proximité passe par la fédération de ses acteurs pour une meilleure gestion des contraintes et des objectifs.

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