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Va-t-on vers une suppression définitive des téléboutiques ?

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Le parc des publiphones perd 62,2% de ses lignes en 2016

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En multipliant les pertes des parts de marché, les publiphones s’effacent de façon confirmée du Maroc. A cet égard on s’interroge si le Royaume suit le pas des pays qui se sont d’ores et déjà passés de ce service.

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Ils se font de plus en plus rares dans nos rues.  Alors qu’ils fleurissaient dans les différents quartiers des villes marocaines, une centaine d’entre eux, pour ne pas dire des milliers, ont rendu l’âme au moment où d’autres agonisent à ce jour. Il s’agit des publiphones, ces petits appareils téléphoniques qui en misant un dirham pouvaient nous relier à l’interlocuteur de notre choix. De nos jours, on ne les repère plus. Les postes qu’on peut croiser actuellement servent juste de décor sans grande utilité. Même les téléboutiques, ces petites centrales de quartier, ont baissé leurs rideaux et se sont converties pour autre activité.  Ce constat est loin d’être d’un seul individu.  Les chiffres du secteur attestent d’une forte perte du parc des publiphones, comprenant à la fois le parc des téléboutiques, le parc des cabines téléphoniques et des publiphones à carte «fixe et mobile». Aux dernières statistiques dévoilées par l’Agence nationale de la réglementation des télécommunications (ANRT), le Maroc compte 11.747 publiphones à fin 2016. Ce chiffre a subi une importante baisse aussi bien au niveau trimestriel qu’au niveau annuel. La perte serait de 40,8% par rapport à septembre 2016 et de 62,2% sur une année. Malgré cette forte contraction, Maroc Telecom continue de garder ses parts sur ce marché. L’opérateur détient à ce jour une proportion de 65,20% contre 34,80% pour méditel. A décembre 2006, le parc des publiphones comprenait 173.194 lignes, détenues entièrement par Maroc Telecom. Une année plus tard, ce parc s’est rétracté de 0,38%, soit 662 lignes de perdues par rapport au troisième trimestre de la même année. La tendance à la baisse a été également observée à fin 2008, soit un repli de 0,58%. La courbe d’évolution des publiphones a commencé à fléchir de façon conséquente depuis fin 2009 où une baisse de plus de 3% a été observée en cette période. En 2011, près de 15.176 lignes ont été suspendues, soit un parc en repli de 10,55% par rapport à 2010. En 2015, les publiphones se chiffraient à 31.087 lignes contre 45.860 lignes une année auparavant. En commentant ces pertes, l’ANRT relève dans sa dernière analyse mise en ligne lundi que «la baisse continue du parc des publiphones et le résultat de la démocratisation de l’accès à la téléphonie sur l’ensemble du Territoire, où le taux de pénétration dépasse les 120%».

Téléboutique et Cyber : une affaire non rentable

En multipliant les pertes des parts de marché, les publiphones s’effacent de façon confirmée du Maroc. A cet égard on s’interroge si le Royaume suit le pas des pays qui se sont d’ores et déjà passés de ce service. A-t-on officiellement entamé le processus de suppression des publiphones ? Posée aux acteurs du marché, cette question est restée sans réponse alors que dans les coulisses les confirmations sont aussi multiples que diverses. Il fallait donc trouver une façon de se rapprocher de la réalité. C’est ainsi qu’on n’avait plus d’autre choix que de porter la casquette d’un futur acquéreur d’un cyber-café avec deux postes publiphones. Au niveau des agréments pour le cyber la procédure est simple. Il suffit juste de remplir une déclaration de l’ANRT qui couvre une période de cinq ans, en justifiant le registre de commerce et en payant 1.800 dirhams pour la gestion du dossier. Cependant pour les lignes publiphones, il suffit d’opter pour l’opérateur de son choix et souscrire à un forfait à partir de 120 dirhams. Une offre qui comprendrait en plus de la connexion haut débit, 2 à 30 heures de communications. Après avoir rempli ces deux critères l’heure est à l’achat d’un appareil publiphone. Alors qu’ils coûtaient jusqu’à 15.000 dirhams auparavant, les prix des publiphones démarrent désormais de 500 dirhams pour atteindre à tout casser 2.500 dirhams. Les appareils neufs n’existent plus sur le marché. Pour acquérir un publiphone, il faut se diriger vers un revendeur ou bien un ancien acquéreur de téléboutique en cours de liquidation de stock. Un point important à soulever concernant la facturation du publiphone: Le coût de la communication est facturé à la minute pour le client et à la seconde pour le propriétaire. Lors de notre enquête, des acteurs en «off» ont essayé de nous convaincre de la non pertinence de ce business. Professionnels et particuliers étaient unanimes sur un seul fait : le cyber et la téléboutique est un projet qui voue certainement à l’échec. «Même, les taxiphones ne sont plus opérationnels.  Leurs cartes ne sont plus vendues sur le marché», nous déclarent-ils.

Comment se porte Le secteur ?

Certes, le recours aux publiphones devient de plus en plus faible non seulement dans les centres urbains mais également dans les zones rurales. Et pour cause : la progression des usages mobiles soutenue par les baisses des prix des communications. A fin 2016, le revenu moyen par minute mobile a enregistré une baisse annuelle de 15% passant de 0,27 DH hors taxes par minute à fin 2015 à 0,23 DH hors taxes par minute à 2016.

Le parc mobile prépayé a atteint pour la même période 38,53 millions abonnés contre 2,98 millions d’abonnés postpayés. En revanche le parc du fixe a affiché une baisse annuelle de 6,8% atteignant à fin décembre 2,07 millions d’abonnés et un taux de pénétration de 6,12%. Le parc internet s’est établi, pour sa part, à plus de 17 millions à fin 2016, soit une croissance annuelle de 17,9% et un taux de pénétration de 50,4%.

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