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Série de limogeages : Les scénarios du jour d’après

© D.R

Plusieurs responsables gouvernementaux démis de leurs fonctions dans le cadre de l’enquête sur le projet «Al-Hoceima :  Manarat Al Moutawassit»

En cette matinée du mercredi 25 octobre, la scène politique nationale se réveille avec une sacrée gueule de bois. La veille, SM le Roi Mohammed VI a reçu, au Palais royal à Rabat, le premier président de la Cour des comptes, en présence du chef de gouvernement et des ministres de l’intérieur, et de l’économie et des finances. Selon le Cabinet royal, le premier président de la Cour des comptes a présenté au cours de cette audience devant Sa Majesté le Roi un rapport comportant les résultats et conclusions de la Cour des comptes sur le programme « Al Hoceima : Manarat Al Moutawassit».

La même source a précisé que le rapport de la Cour des comptes a souligné que les investigations et enquêtes qu’elle a menées ont confirmé l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrés sous le précédent gouvernement. La sentence ne tarde pas à tomber. Le Souverain décide, en application des dispositions constitutionnelles, de mettre fin aux fonctions de plusieurs responsables ministériels.

D’autres «séismes» en vue ?

En ce qui concerne le reste des responsables administratifs au sujet desquels les rapports ont relevé des manquements et des dysfonctionnements dans l’exercice de leurs fonctions, et qui sont au nombre de 14, Sa Majesté le Roi a donné ses Hautes instructions au chef de gouvernement en vue de prendre les mesures nécessaires à leur encontre, et de soumettre un rapport à ce sujet au Souverain. Par ailleurs, le communiqué du Cabinet royal indique que «ces décisions royales s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle politique qui ne se limite pas uniquement à la région d’Al Hoceima, mais englobe toutes les régions du Maroc, et qui concerne tout responsable, tous niveaux confondus, en application du principe de corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, d’encouragement des initiatives constructives et de promotion des valeurs de patriotisme sincère et de citoyenneté engagée au service de l’intérêt général». Dans ce contexte, Sa Majesté le Roi a donné ses Hautes instructions au ministre de l’intérieur en vue de mener les investigations nécessaires au niveau national au sujet des responsables relevant du ministère de l’intérieur dans l’Administration territoriale, tous grades confondus. Sa Majesté le Roi a donné également ses Hautes orientations au premier président de la Cour des comptes pour l’examen et l’évaluation de l’action des Conseils régionaux d’investissement.

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La prochaine étape…

Quatre membres du gouvernement actuel ont quitté leur poste. Si la première étape consistera à confier leur département à d’autres collègues au gouvernement, il va falloir très vite trouver des remplaçants. Le communiqué du Cabinet royal indique que SM le Roi a chargé le chef de gouvernement de soumettre des propositions de nomination de nouveaux responsables dans les postes vacants. Selon les analystes politiques, deux scénarios paraissent a priori possibles. C’est le cas de Rachid Lazrak, expert en droit constitutionnel. «D’un point de vue légal, le chef de gouvernement doit soumettre des propositions au Souverain pour remplacer les ministres limogés. Ceci veut dire que le chef de l’Exécutif devra revenir à ses alliés à la majorité. Et c’est à la lumière des interactions avec les membres de la majorité que le chef de gouvernement optera pour l’un des deux scénarios qui sont pour le moment les plus plausibles. Le premier concerne le remplacement poste par poste alors que le second concerne une recomposition de la majorité gouvernementale», explique notre expert.

Même son de cloche chez Hafid Ezzahri, analyste et expert dans les grands dossiers politiques. «Les dernières décisions sont en harmonie avec l’esprit des derniers discours royaux, notamment celui de Dakar en passant par le discours de la Fête du Trône et celui de l’ouverture de l’année parlementaire. Tous ces discours insistent sur le principe constitutionnel de la reddition des comptes», explique-t-il.

Et de conclure: «Ces décisions auront indéniablement un impact sur le monde politique puisqu’il y aura certainement d’autres décisions qui seront prises dans les prochains jours avec les enquêtes menées par le ministère de l’intérieur. La Cour des comptes en tant qu’institution constitutionnelle et indépendante est également appelée à jouer un rôle important au cours de la prochaine étape». De son côté, Mohamed Bouden, président du Centre Atlas de l’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, pense que «cette série de limogeage représente la facture d’une étape et la fondation d’un nouveau système de valeur au niveau de la vie publique. Ce qui est certain, c’est que ces événements imposent un nouveau rythme pour les acteurs politiques et institutionnels. La décision est appuyée par une série de rapports détaillés et argumentés. Elle répond aussi à un besoin de bâtir de nouvelles mesures de confiance au sein de différents milieux sociaux».

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