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Michael Kohler : «Un montant de 1 milliard 500 millions d’euros pour l’Afrique et le Proche-Orient»

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Questions à Michael Kohler, directeur du Voisinage Sud, de la Direction générale de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement

ALM : Comment les garanties seront-elles mises en œuvre ?

Michael Kohler : D’abord, il y a l’argent du budget européen. C’est un montant de 1 milliard 500 millions d’euros pour l’Afrique et le Proche-Orient. Ce montant-là est un montant pour lequel les financiers européens comme, par exemple l’AFD en France, la KFW en Allemagne, la Berd à Londres ou encore la Banque européenne d’investissement à Luxembourg peuvent présenter des projets qui visent à baisser le niveau de risques pour certains types d’opérations financières. Ensuite, si une fois nous leur accordons cet argent, ils mélangent ça avec leur propre argent et des prêts. Ils peuvent offrir cela à des entrepreneurs marocains. Par exemple, si un opérateur marocain veut investir pour élargir son usine, pour créer de l’emploi, ou améliorer l’infrastructure du transport avec le gouvernement, avec ce fonds nous  pouvons adoucir le risque financier. Ce qui va attirer plus de marchés et booster l’argent  du marché de capitaux. Donc il y a une sorte de cascade entre l’UE et les institutions financières européennes, partenaires marocains sur le plan financier et bénéficiaire final au Maroc.

Les dons et prêts permettront de rassembler 4,4 milliards d’euros. N’envisagez-vous pas de recourir à des bailleurs de fonds dans les pays du Golfe ?

Ces 4 milliards 400 millions d’euros d’ici 2020 sur trois ans plus ou moins seront sous forme de subventions et dons non remboursables à partir du budget européen qui est mobilisé pour ce plan et qui, lui, va mobiliser entre 10 et 15 fois plus de prêts de provenances diverses. Cela peut être la BEWI, la Banque européenne d’investissement ou une autre institution financière.

Quant aux pays du Golfe, nous avons un dialogue de plus en plus étroit avec par exemple la banque islamique de développement à Djeddah mais aussi avec d’autres institutions financières au Koweït par exemple. Et nous encourageons les banques européennes comme la BEWI à faire des partenariats avec ces banques arabes. Ainsi, les banques du Golfe auraient accès aux dons européens. Il y a déjà quelques petits projets en préparation, mais il nous faut probablement encore un peu plus d’expérience dans la pratique pour développer cela davantage. Pour rappel, le montant de 4,4 milliards se compose de deux parties. D’une part, il y a 2,6 milliards d’euros pour des prêts mélangés à des dons de l’Union européenne. De l’autre côté, il y a la facilité des garanties pour un montant total de 1,6 milliard d’euros.

Quelles seraient les mesures que vous entreprendrez au cas où un porteur de projet est insolvable ?

C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de facilités de garanties. Normalement s’il y a le risque d’un entrepreneur ne réussisse pas son opération financière, les banques ne vont pas le financer. Avec cette facilité, le risque que porterait la banque, qui financerait le projet, est pris par le contribuable européen. En principe, tout cela est un encouragement pour le secteur financier de financer les projets qu’autrement on ne financerait pas parce que le risque est estimé trop élevé. 

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