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Akhannouch promet de solliciter le portefeuille de la santé en 2021

© D.R

Il assure que le RNI est à l’écoute des professionnels de santé

Après avoir rencontré les ingénieurs et chauffeurs de taxis, il fait pareil, samedi à Rabat, avec environ 800 professionnels de la santé lors du 1er forum national intitulé : «La voie de la confiance : pour une bonne gouvernance du secteur». Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, saisit à fond cet événement, initié par l’organisation des professionnels de la santé du RNI, pour tendre l’oreille attentive aux diagnostics qu’ils font des écueils énormes du secteur. Le numéro un du parti de la colombe en est assez conscient bien qu’il soit ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. C’est pourquoi il se projette dans l’avenir. «Je vous promets de solliciter le portefeuille de la santé que nous remportions les élections en 2021 ou non. Notre parti a des compétences, c’est vous», précise-t-il à l’adresse des professionnels présents en livrant en un quart d’heure un diagnostic à son tour.

40% de l’humiliation provient de la santé

Pour lui, la santé est un «grand» sujet et chantier. Les problèmes sont également divers selon ses dires. Ils sont d’ordre technique, politique et ont trait à la «gouvernance». Par l’occasion, il cite la dernière publication du RNI «La voie de la confiance : au service d’un nouveau modèle de développement», qui comprend un sondage national dont il ressort 3 priorités, notamment la santé. Comme il l’évoque, les personnes enquêtées s’expriment sur «l’humiliation». «40% de cette humiliation provient de la santé», martèle-t-il. L’orateur ne manque pas de rappeler le dernier discours du Trône et le leadership du Souverain dont l’ère est marquée par la construction de CHU et d’investissements. «Mais il reste beaucoup à faire», enchaîne-t-il. A propos de certaines spécialités à introduire dans le secteur, il estime que la médecine de famille est le b.a.-ba en réponse à la proposition d’un médecin généraliste dans un panel. «Sinon tout le monde partira aux urgences ! Il faut que le citoyen ait les moyens pour se soigner. Il paraît qu’il y a un vrai problème de gouvernance», poursuit-il. Ces problèmes sont également «un héritage». C’est pourquoi il faut des «solutions structurelles» dans l’avenir. Concernant les étudiants en médecine, également suscités lors du débat de l’événement, il précise qu’une commission de son parti s’est réunie avec ceux-ci qui n’ont pas encore donné de réponse. Mieux encore, le président s’exprime sur d’autres écueils.

Un débat avec l’Etat

«Public ou privé, là n’est pas le problème. Il faut plutôt un débat avec l’Etat pour qu’il y ait des médecins et des spécialistes afin de répondre aux besoins des citoyens», ajoute-t-il. L’intervenant se montre également compréhensif à certaines situations de médecins. «Si vous n’êtes pas présents dans certaines zones c’est parce qu’elles ne sont pas attractives. Mais le citoyen, qu’est-ce qu’il a fait lui ?!», tempère-t-il. Des propos judicieux qui donnent à réfléchir. Entre-temps, M. Akhannouch propose la tenue d’un 2ème forum en 2 jours en 2020 avant les échéances de 2021. «Nous travaillerons avec vous sur le programme du RNI pour la santé», indique-t-il en prélude à sa promesse formulée à l’issue de l’événement ponctué par la lecture d’une lettre d’allégeance et marqué par un débat intense, en 3 heures, sur le secteur.

Entrave quotidienne pour accéder à la santé

Selon Dr Othmane El Harmouchi, vice-président de l’organisation, «le citoyen éprouve une entrave quotidienne pour accéder à la santé». Le défi étant, selon le médecin qui s’exprime avec vivacité, de «rendre la confiance». De son côté, Dr Nabila Rmili, présidente de l’organisation, précise que celle-ci est créée depuis un an. Une période ayant également servi au «diagnostic des contraintes rencontrées par les professionnels». Elle ne manque pas de ressortir des chiffres. «Le Maroc occupe la 124ème place du classement mondial en termes de densité médicale», précise-t-elle. Un classement qui laisse voir que le pays est loin du compte. «20% des Marocains souffrent de diabète. Il y en a ceux qui le savent et d’autres non. C’est pour cela que nous devons travailler», ajoute-t-elle. La praticienne s’adresse également à ses confrères et consoeurs pour les encourager à la pratique politique également. «Il est temps d’adhérer à l’action politique en tant que professionnels de santé sinon c’est la politique qui fera son œuvre à notre égard», avance-t-elle.

Cela étant, la particularité de la rencontre réside en l’organisation de deux panels pour laisser libre cours aux participants, médecins, responsables, experts et députés afin de s’exprimer sur les maux de la santé.

Inégalités, contraintes et manques à gagner

D’aucuns estiment que l’offre de soin s’améliore et les CHU se construisent, cependant les contraintes, notamment financières, persistent. Ils mettent également en avant les inégalités par régions pour l’accès aux soins. Les contraintes ont de plus trait aux RH. Par l’occasion, un hôpital est, selon une intervention, fermé à Témara faute de manque de RH. D’ici 2030, le nombre des médecins doit se multiplier par 4. Pour l’heure, un seul médecin est à la disposition de 1.000 habitants. Aussi, le budget alloué à la santé doit dépasser 10% sur celui de l’Etat. D’autres estiment que les taux de remboursement ne sont pas fixes et soulignent le caractère erroné des chiffres du ministère sur la mortalité infantile. Un autre point de vue met carrément l’accent sur le registre commercial du secteur de la santé. De plus, la carte sanitaire est une urgence selon les intervenants. La couverture médicale universelle est également très sollicitée. Aussi, la création d’une agence de contrôle est proposée. Mieux encore, la rupture de médicaments est dénoncée. Encore faut-il en baisser les prix. Une autre intervention évoque la dévalorisation faite par les médias aux médecins. Dans la foulée du débat, l’inscription de médecins dans les listes électorales est recommandée.

Appel à un système d’information intégré

Le débat est également marqué par l’appel à un système d’information intégré pour partager les dossiers médicaux. La couverture médicale est également suscitée dans le 2ème panel. Dans ce sens, une intervention met l’accent sur l’accent sur le privé inaccessible pour les ramédistes. Ce panel est marqué par le partage d’une expérience initiée par le conseil provincial de Tiznit et destinée à inciter les médecins et infirmiers à s’y installer avec des primes outre le salaire de base. Des pôles de spécialisation dans les régions sont par l’occasion recommandés.

La télémédecine est aussi préconisée tout comme les PPP. La santé mentale n’est à son tour pas en reste lors du débat. Pire encore, le corps médical se dit malade selon une intervention qui estime qu’il faut également réconcilier le médecin avec le citoyen !

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