Culture

Radio SNRT de Dakhla, un joyau régional d’informations

© D.R

Lancement de la diffusion dans un nouveau siège prestigieux

A l’arrivée mercredi au nouveau siège de la radio régionale de Dakhla, relevant de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), la voix d’une journaliste était perceptible dès l’entrée. Elle animait, avec un bel accent sahraoui, son émission derrière un micro. Il a fallu attendre qu’une programmation musicale soit activée pour pouvoir échanger avec l’équipe sur place à propos des particularités du lancement de la diffusion à partir de ce nouveau siège et des projets qui y sont prévus.    

Grand intérêt à la digitalisation des archives

La visite de cet endroit laisse voir un bel espace en deux étages dont les pièces sont peintes en couleur joviale. Quant au choix du 6 novembre en présence du wali de la région Dakhla-Oued Eddahab, Lamin Benamar, et d’autres autorités locales, il est, selon les explications fournies sur place, fait pour coïncider avec le 44ème anniversaire de la Marche Verte. Un lancement qui rentre dans le cadre de la stratégie de la SNRT, supervisée par son PDG, portant sur les ressources humaines, dont celles des radios régionales, le volet technique avec des studios modernes ainsi que sur les conditions de travail. Ces axes se manifestent à travers le nouveau siège de la radio régionale de Dakhla fondée en 1980 qui a ses propres fréquences avec une diffusion à raison de 24 heures sur 24. Mieux encore, les radios de Dakhla et Laâyoune deviennent les dimanches nationales de minuit à 5h le temps d’une diffusion conjointe.  Et ce n’est pas tout. Un effort est fourni pour la digitalisation des bandes d’archives du patrimoine hassani. Aussi, une pièce de l’espace est prévue d’être dotée d’acoustique et simulée en tente meublée de places assises par terre pour enregistrer des émissions en direct. De quoi rendre le lieu plus agréable.

Des hommages aussi

Honorée par l’occasion, la journaliste Fatima Azbir ne cache pas sa fierté de l’hommage qu’elle a reçu de la SNRT à laquelle elle doit une fière chandelle. Elle ne manque pas de remonter à l’histoire de cette radio. Selon ses dires, cette chaîne, laissée par le colonisateur espagnol, est séculaire. «C’était une petite maison qui rassemblait un personnel composé de trois fonctionnaires. Après la récupération de la province le 14 août 1979, les médias ont connu un grand essor. La station a été dotée d’équipements et de RH», raconte-t-elle. Pour elle, ce nouveau siège «prestigieux et spacieux» est une mutation qualitative. «Nous aspirons à ce qu’il soit un espace médiatique phare ouvert sur l’Afrique également», avance-t-elle en se félicitant de la célébration de la fête de la Marche Verte. L’oratrice, qui a débuté sa carrière en 1979, compare par l’occasion les avancées de son expérience dans la radio. «Nous rédigions nos papiers sur la base de la MAP. Aujourd’hui nous sommes connectés au Net où nous pouvons trouver toutes les informations. Nous avons aussi une meilleure qualité de son, des journalistes professionnels et techniciens», avance-t-elle.    

Florilège d’informations

Outre cet événement, la deuxième partie de la journée a été consacrée à une rencontre autour des rôles avant-gardistes des radios régionales dans le Sud. Lors de cette conférence, Ahmed El Ahedi, journaliste radio, s’exprime sur le choix du siège de la radio dans l’avenue Al Walae. «Après la cérémonie d’allégeance du 4 mars 1980 à Feu Hassan II à Dakhla, la radio de Dakhla a été créée», raconte-t-il en mettant l’accent sur l’intérêt porté par le Roi Mohammed VI pour la région et son développement. «La radio est fort appréciée dans la région», enchaîne-t-il. De son côté, Hamdi Cheggaf, également journaliste, indique que ce média «oriente les jeunes». Quant à la journaliste Soghra El Kentaoui, elle met en avant la contribution de la radio pour valoriser le rôle de la femme dans la région.  Pour sa part, Houcein Ouzder, représentant de la délégation régionale du Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, précise que «la radio contribue à répondre aux allégations».

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«Nous ne nous positionnons pas dans la concurrence»

 Ali Khella, directeur de production et programmation à la SNRT

ALM : Vous avez marqué la Marche Verte par le lancement de la diffusion dans le nouveau siège de la radio. Qu’est-ce qui a changé entre cet espace et l’ancien ?

Ali Khella : La différence est énorme, notamment en termes de superficie et conditions de travail avec des équipements pour que les journalistes puissent travailler adéquatement. Chose dont nous ne disposions pas dans l’ancien siège. Quand nous avions ramené des technologies avancées, l’espace où nous avions des studios coûteux n’était pas approprié. Le nouveau s’y prête parfaitement. Maintenant nous avons une grande rédaction. Chaque journaliste a son bureau et un PC. Nous avons aussi une administration et un espace pour les archives, qui sont une mémoire, histoire et patrimoine à préserver. Chose que nous n’avions pas aussi dans l’autre siège. Et c’est très important.

Comment la SNRT concurrence-t-elle d’autres chaînes à Dakhla et dans la région ?

Qu’il s’agisse de la SNRT ou des radios régionales, il faut se rappeler que nous sommes des radios publiques. Nous sommes tenus de fournir un service public au citoyen marocain qui paie des impôts. Nous avons aussi des cahiers des charges même pour les radios régionales qui stipulent de fournir ces services en culture, information et animation au citoyen en tenant compte des particularités de chaque région. A Dakhla et Laâyoune, l’auditeur est fréquemment informé du patrimoine hassani, des problèmes de la région, des préoccupations des habitants et des sujets qui intéressent la région. L’objectif étant d’ancrer la proximité au niveau des médias publics. Cependant, nous ne nous positionnons pas en tant que pôle public dans la concurrence avec toute une autre partie. Ce qui importe pour une radio publique c’est la crédibilité et le sérieux. Nous avons des traditions professionnelles remontant à la création de la radio au Maroc en 1928. Ces traditions sont véhiculées dans les radios régionales et aux autres comme la Radio Mohammed VI. Donc, en tant que pôle public nous devons accomplir notre rôle loin de toute concurrence.

Pourriez-vous nous donner une idée du budget des nouveaux équipements ?    

En fait, la structure de la SNRT est faite de manière à se conformer à la spécialité. Nous avons la direction des marchés, celle financière, celle technique et celle de production du contenu. Quand une direction a des besoins ayant trait aux conditions de travail, les directions technique et financière s’en chargent. Quant au matériel du studio avec régie, c’est un investissement. Si on le compare au service public et la performance de la radio, son amortissement peut se faire en une année au moins. Quand bien même, le service public n’a pas de prix. 

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