Le levier financier est décidément le seul qui incite notre gouvernement à réagir. En jouant avec les marges de la décompensation, le Maroc a continué à favoriser son parc automobile diesel. Ce carburant, à la différence de l’essence, est classé depuis 2012 comme «hautement cancérogène» par l’Organisation mondiale de la santé.
En essayant de mettre tout le monde au diesel, le Royaume s’inspire ainsi de l’exemple français qu’il entend reproduire. Pour rappel, la France est le pays qui dispose du parc diesel le plus important au monde. Ce qui a valu à l’Hexagone d’être traduit par Bruxelles devant la Cour de justice européenne pour non-respect de la directive sur la qualité de l'air, encourant ainsi des pénalités financières énormes. En dépit des preuves qui s'accumulent sur la nocivité du gasoil, le gouvernement marocain se refuse pour le moment de changer sa stratégie en faveur du diesel.
De fait, il ne faudra pas s’étonner si, dans quelques années, des milliers de nouveaux cancéreux occupent en masse nos hôpitaux, ô combien congestionnés et dépassés. Car vous l’avez bien compris : ce que le gouvernement économisera aujourd’hui via la compensation et le mazout, il le paiera plus tard pour pallier les dépenses liées à la santé publique, quand il faudra guérir les victimes de l’airpocalypse, généré par les effluves d’un parc automobile majoritairement au diesel.