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2005 : Et si le Maroc gagnait son pari…

© D.R

Un proverbe russe affirme, en substance, que « l’ambiance du premier jour de l’an nous donne une idée sur celle de toute l’année ». Si tel est le cas, espérons que le 1er janvier 2005 sera porteur de bons espoirs pour le Maroc. D’importantes échéances attendent le pays, sur le plan politique, économique et social.
Ainsi, l’affaire du Sahara se trouve naturellement en tête du tableau des priorités. Le Conseil de sécurité de l’ONU ayant décidé de proroger le mandat de la Minurso jusqu’en avril 2005, il ne reste, donc, que quatre mois pour que le Maroc finalise sa stratégie pour ses provinces du Sud. Ce délai est-il suffisant? Certainement pas. Mais en tout cas, la stratégie en question repose, d’une part, sur une mobilisation accrue de la diplomatie marocaine, et d’autre part sur la mise en marche effective de la politique de régionalisation et de déconcentration, condition sine qua non pour sortir de ce conflit.
Les retards accusés dans le dossier du Sahara sont, certes, importants, mais grâce à une détermination clairement affichée par les responsables marocains, l’espoir d’une sortie, sans dégâts, reste intact.
Sur un plan strictement interne, le Maroc a d’énormes chantiers en vue lors de l’année 2005. Tous les secteurs sont concernés. Il y a l’éternel sujet de la mise à niveau de l’économie. Après plusieurs rendez-vous ratés, le secteur privé marocain est appelé, encore une fois, à se mettre au diapason des règles commerciales internationales et des normes qualitatives des pays industrialisés. Il semble que les opérateurs économiques marocains ont, pour une large majorité, perdu confiance. Cet élément psychologique étant primordial, il est du devoir du gouvernement de le rétablir. Non pas en distribuant des cadeaux fiscaux à tort et à travers, ou en aggravant l’assistanat de tel ou tel secteur, mais plutôt en poursuivant l’assainissement des appareils de l’Etat, et en luttant contre des fléaux tels que la corruption et la bureaucratie. A ce titre, il faut souligner que les ministres de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, et celui de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, ont entamé un excellent travail de mise à niveau de leurs secteurs respectifs. Non sans quelques poches de résistance, bien évidemment.
Mais nos deux ministres ne comptent pas baisser les bras pour autant. Paul Valéry ne disait-il pas qu’une « chose réussie est une transformation d’une chose manquée. Donc une chose manquée n’est manquée que par abandon ».
Sur un autre registre, la libéralisation du secteur audiovisuel est attendue par bon nombre de professionnels marocains. Des dizaines de chaînes télévisées et stations radio ont déjà manifesté leur volonté de s’installer au Maroc. Certains veulent faire de notre pays une plate-forme pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Une preuve que le marché national reste porteur. Et une aubaine pour les professionnels marocains dont certains font déjà leurs preuves dans des chaînes télévisées internationales.
L’année 2005 sera également celle de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Elle entre en vigueur le 1er janvier. Sa réussite est tributaire, notamment, de la restructuration de la CNSS et de la CNOPS, deux organismes qui sont chargés de la gérer. L’AMO étant un des volets importants de la politique sociale du gouvernement, son succès aura le mérite de contribuer à la nécessaire réconciliation des citoyens et de la chose publique. Cette réconciliation passe avant tout par la réforme des formations politiques. L’année 2005 va justement connaître, on l’espère, l’adoption de la loi sur les partis. Un assainissement forcé, certes, mais c’est, en tout cas, un assainissement salutaire. Car des formations politiques saines engendrent l’émergence de cadres partisans de valeur et partant des programmes électoraux clairs, et surtout réalistes. C’est ainsi que les citoyens peuvent s’inscrire volontiers dans la vie politique du pays. Le résultat final étant la composition de gouvernements homogènes, sérieux et motivés exclusivement par l’intérêt général.

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