Culture

Come-back : Nass Al Ghiwane chante en amazigh

© D.R

C’est une première : le groupe Nass El Ghiwane sortira un prochain album, baptisé Al Baraka, cet été, de 10 titres dont l’un sera chanté en amazigh. A travers cette nouvelle sortie, la légende persiste et signe dans son engagement habituel. En plus, la chanson en amazigh, Tidiklt, signifiant la paume de la main, enverra «des messages forts qui s’adressent à un Maroc uni comme les doigts de la main», promet la maison de production Platinium Music qui avait signé lors de sa création avec le géant Universal Music. Pour la première fois, le groupe chante en amazigh pour prôner la diversité culturelle du Royaume. Une diversité qui devra rimer avec  solidarité. Le message du groupe légendaire est clair.

«Entre rythmes gnaoui, issaoui, houwari et malhoune, le groupe revisite le patrimoine musical marocain avec des paroles inspirées de notre quotidien. Spiritualité,  affres de la vie moderne, corruption, imaginaire collectif, autant de thèmes traités avec poésie par des Nass El Ghiwane plus contemporains  que jamais», explique l’équipe de Art Company chargée de faire sa promotion. Pour rappel, Nass El Ghiwane avaient déjà été produits deux fois par la maison de production Platinium, le premier opus avait été représenté par le coffret ghiouani et le second correspondait à la sortie en 2006 de Nahla Chama.

Après plus de quarante ans d’existence, les Rolling Stones de l’Afrique, tels que nommés par le réalisateur  italo-américain Martin Scorsese, Nass El Ghiwane continuent à marquer les cœurs et les esprits.
Très vite, le groupe, né dans les années 70, dans le quartier populaire casablancais de Hay El Mohammadi, a conquis son public par le choix des paroles percutantes dans ses chansons engagées. «Poursuivant la coutume ancestrale des Ghiwanes qui conférait le droit à des sages de clamer les affres du quotidien dans différents douars du pays, à travers le chant, la poésie et le jeu théâtral, Nass El Ghiwane se sont vite imposés comme les défenseurs des opprimés et des incompris».

Grands et petits le  savent aujourd’hui : le groupe légendaire s’est toujours positionné comme défenseur de la dignité humaine.

Qu’il s’agisse de Larbi Batma et Boujemaa, alias Boujemii, Omar Sayed, Allal Yaala ou Abderrahmane Paco, fondateurs du groupe, ils sont tous en effet issus de milieu populaire et défendent la même cause. Les textes sont forts. Dénonçant la corruption, l’humiliation et l’oppression, le groupe légendaire a ainsi recruté ses fans dans toutes les catégories sociales du pays. Leur style musical réhabilitant instruments et mélodies du patrimoine marocain comme le melhoun ou les chants populaires est unique. D’ailleurs, leur notoriété en dehors des frontières le rappelle. Leur influence dans le raï oranais ayant été décrétée par certains musicologues.
Bref, malgré certaines crises, des menaces de dissolution du groupe et la perte de trois de ses membres, Nass El Ghiwane demeurent.

«En plus de ses deux vétérans, Omar Sayed et Allal Yaala, une digne relève est assurée avec Rachid Batma au micro, Hamid Batma au sentir et Chifa Abdelkrim au banjo». Leur consécration l’atteste dans la salle parisienne de l’Olympia. C’était en 2007 et le public en délire a scandé en chœur l’ensemble des chansons des Ghiwane.
Comme quoi la légende ne s’éteindra jamais…

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