Culture

Entretien avec Fatima Zahra Lahlou

© D.R

ALM : Dans votre dernier single et clip «Fenn bladi», on découvre Fatima Zahra Lahlou dans un nouveau style. Parlez-nous en.

Fatima Zahra Lahlou : J’ai essayé non seulement d’innover en matière de style, mais aussi de composition, d’arrangement et de façon de chanter. Concernant « Fenn bladi » tournée en clip, j’ai travaillé avec l’auteur, compositeur et chanteur, Khalid Chegraoui, qui a participé à la 1ère édition de The Voice, et l’arrangeur Karim Slaoui. Pour la préparer, on a fait un alliage de musique house tout en conservant la touche marocaine. Cette chanson fera partie d’un album qui sera bouclé cette année. Un opus qui rassemblera, outre deux reprises, mes tout derniers singles dont «Majnouna bik» également tournée en clip.

Du nouveau oui, mais quand même vous avez dernièrement brillé par votre absence. Pourquoi ?

Je ne suis pas du tout absente. La preuve c’est que j’ai participé à plusieurs festivals au Maroc et à l’étranger. Je dirai plutôt que je suis  absente au niveau des médias, mais si je ne passe pas ce n’est pas de ma faute ! En tout cas, j’ai de nouvelles chansons qui sont actuellement diffusées sur pas mal de chaînes radio. Quant à la télé, je viens de déposer le clip de «Fenn bladi».

Qu’en est-il de l’innovation ? Est-ce pour emboîter le pas à la nouvelle génération?

J’ai toujours estimé que l’artiste doit évoluer et abonder dans le sens de l’ère dans laquelle il vit. Alors à un moment j’ai fait une petite pause pour réfléchir et aboutir à l’idée de l’innovation en lançant des chansons qui seront assimilées par la nouvelle génération tout en conservant mon empreinte.

A votre avis, pourquoi y a-t-il une rupture entre les jeunes de la nouvelle scène et les ténors ?

Personnellement, je ne raisonne pas en termes d’âge au contraire, j’adore les jeunes, d’ailleurs certains d’entre eux sont capables d’innover. Prenez mon exemple, j’ai une carrière de 28 ans et j’ai travaillé avec Khalid Chegraoui qui a 27 ans, il a beaucoup de talents. D’autant plus qu’il y a une complémentarité entre nous. Et quand j’ai vu le travail qu’il fait, j’ai beaucoup aimé. D’ailleurs j’ai trouvé un style que je cherche depuis longtemps. Outre «Fenn bladi», j’ai entre autres travaillé avec lui sur les chansons «Howa», «Lazem nsa» et «Jani El ghali», celle-ci sera fort probablement tournée en clip bientôt. Je saisis cette occasion pour remercier vivement Karim Slaoui qui fait du bon travail et c’est lui qui m’a présentée à Khalid Chegraoui.

Vous avez été connue pour des chansons exaltant la paix comme «Nachtakou Essalam». Pourquoi ces chansons n’ont plus la cote ?

Parce que tout a changé. En tout cas, c’est impossible de satisfaire tous les goûts bien que j’essaie de le faire. Par l’occasion, «Nachtakou Essalam» m’a valu beaucoup de succès dans le monde arabe.

Que pensez-vous des émissions de télé-réalité ?

Ben elles permettent aux jeunes de se faire une renommée. Auparavant il n’y avait pas ces émissions. Par contre, je ne crois pas en la concurrence parce que l’art est un sentiment. Alors à chacun sa façon de s’exprimer. D’autant plus qu’il y a beaucoup de voix magnifiques ayant subi des injustices après avoir reçu un bon coup de pub. C’est décevant. Ceci étant, ce domaine exige beaucoup de patience.

Pourquoi la chanson marocaine n’arrive-t-elle pas à s’expatrier ?

Ces dernières années, la chanson marocaine a, malgré tout, pu s’expatrier. Justement ces émissions de télé-réalité ont permis de révéler  de belles voix provenant de notre pays. Quant aux problèmes qui empêchent la promotion de la chanson marocaine, ils concernent la production. C’est l’artiste qui doit produire himself. Aussi les médias sont vivement appelés à contribuer à cette promotion. De surcroît, il faudrait concevoir des chansons marocaines de manière simple afin de permettre à l’auditeur arabe de l’assimiler. Quand même il y a des jeunes qui ont contribué à l’évolution de la chanson marocaine.

Un dernier mot…

J’espère être à la hauteur du public parce qu’il me manque énormément. J’espère aussi qu’il appréciera ce que je fais.
 

Articles similaires

Culture

Jidar-Street Art Festival à Rabat: 12 fresques murales prennent forme dans divers quartiers

Depuis le 18 avril et sous l’œil intrigué des Rbatis, 12 nouvelles...

Culture

Parution livre: Souviens-toi des abeilles by Zineb Mekouar

Après son premier roman, La poule et son cumin, (JC Lattès, 2022),...

Culture

7ème édition du Festival Gnaoua Show : Une programmation inédite pour célébrer la culture et la musique africaines

Cette manifestation a la particularité d’être fondée par l’Association Hmitti pour la...

Culture

La SNRT forme des étudiants de l’ISADAC aux métiers de la réalisation et la scénographie

Lors des journées de formation organisées les 16 et 18 avril 2024