Culture

Les Nuits du Ramadan, terreau de rassemblement et de métissage culturel

© D.R

Ce mois sacré rime non seulement avec spiritualité mais aussi avec engouement pour la culture et la musique. Conscientes de cette passion manifestée tant par les étrangers installés au Maroc que par les Marocains, les représentations culturelles dans le pays veillent à concocter des «Nuits du Ramadan» alliant mysticisme et plaisir. A entendre cette appellation, on aura l’impression que le programme de cette manifestation se limite à des artistes marocains ou arabes. Or, les Instituts Français et Cervantes, initiateurs de ce concept, offrent, lors de cette manifestation, des concerts dont les animateurs sont également issus de cultures étrangères. Alors quels sont les critères adoptés par ces représentations culturelles pour concevoir la programmation de cette manifestation ? Qu’est-ce qui fait que les «Nuits du Ramadan» drainent un large public par rapport aux activités organisées par les mêmes initiateurs au long de l’année ?    
 
L’expérience de l’Institut Français du Maroc

ALM a déjà eu l’occasion d’assister à un concert animé, dans le cadre de la 7ème édition dudit événement, par la chanteuse Marianne Aya Omac et a fait le constat d’une affluence nombreuse. Aussi, un concert de flamenco a drainé un large public dans la même édition. Ce qui n’est pas vraiment le cas pour d’autres activités organisées au long de l’année. «Si les Nuits du Ramadan attirent un grand nombre de personnes, c’est que ce festival a pleinement réussi son concept», se félicite la directrice de l’Institut Français d’El Jadida. «Il est difficile d’organiser les autres événements de l’année en plein air», enchaîne Elisabeth Dubreil de Pontbriand qui pilote les Nuits du Ramadan, organisées au parc Mohammed V de la ville de Mazagan. En fait, l’Institut Français d’El Jadida est considéré comme précurseur en ce genre d’événement. «Le concept est né à El Jadida il y a 9 ans. Cette année, ce sera la 4ème édition au niveau national», enchaîne-t-elle. L’idée étant, selon Mme Dubreil de Pontbriand, de «créer un métissage culturel et rassembler des artistes de divers horizons sensoriels autour de musiques qui transcendent les frontières». Il est également question, selon la directrice de l’IF d’El Jadida, de «favoriser les échanges culturels entre l’Orient et l’Occident pendant une période de paix voire de rassemblement». Pour célébrer cet événement, les initiateurs ont invité, cette année, les artistes Abed Azrié, Kel Assouf et Imed Alibi, entre autres,  qui se produiront du 2 au 4 juillet à El Jadida pour sillonner les autres villes abritant une représentation de l’IF. Et puisque l’événement s’étalera jusqu’au 11 juillet, des groupes locaux renommés sont proposés par la direction régionale du ministère de la culture du Doukkala-Abda. Pour rappel, les organisateurs devraient détailler le programme de cette manifestation lors d’une conférence de presse prévue le 1er juillet à El Jadida.

Pour des «Nuits du Ramadan» pérennes par l’Institut Cervantes

«L’événement était organisé de façon intermittente. Cette année, nous avons commencé une nouvelle structuration pour Cervantes Maroc avec une vocation de continuité pour les Nuits du Ramadan», déclare à ALM Javier Galván Guijo. Interrogé à propos de ses prévisions quant à l’affluence du public pour cette manifestation qui sera organisée cette année, le directeur de l’Institut Cervantes de Rabat est optimiste. «Les Marocains sont très intéressés par la programmation que nous offrons», a-t-il estimé, ne manquant pas de donner un brin du programme prévu dans différents centres Cervantes Maroc. Entre autres, les initiateurs inviteront, le 26 juin à Rabat, l’actrice espagnole Eliana Sanchez et le musicien algérien Tewfik Benghabrit, un virtuose du luth, qui offriront un récital poétique de l’ouvrage des deux maîtres spirituels, Santa Teresa de Jesus et le soufi d’Al-Andalus Sidi Boumedien. Par là, les organisateurs font un parallélisme entre la poésie mystique chrétienne et celle musulmane. Aussi, le chanteur de Cartagena Curro Piñana, fils et petit-fils d’artistes flamencos, accompagné par le guitariste Francisco Tornero, se produira le 8 juillet à Tanger et le 9 juillet à Rabat. «Une telle programmation est destinée à insinuer qu’il existe encore des choses en commun entre les Marocains et les Espagnols voire entre les musulmans et les chrétiens», conclut Galván Guijo.  

Centres culturels arabes, les grands absents

Les centres culturels arabes sont censés contribuer à leur tour au rayonnement de la culture de leur pays et du nôtre. Or il n’en est quasiment rien. Contactée par ALM, une source dans un centre culturel arabe au Maroc, ayant requis l’anonymat, a motivé la déprogrammation, depuis 3 ans, des activités culturelles en Ramadan par «la courte durée nocturne». La démarche a été entreprise, selon la même source, suite à des «échos reçus du public habitué à se rendre aux activités initiées par le centre pendant le mois sacré».
 

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