Culture

Mohamed Hajhouj déploie la mémoire des paysages

© D.R

«La mémoire est nécessaire à toutes les opérations de l’esprit», disait Pascal. Pour Mohamed Hajhouj, il est question de «la mémoire d’un paysage» dans son exposition présentée jusqu’au 29 février à la galerie d’art «9 Centre de beauté » à Casablanca. Un seul et unique paysage, un paysage indéterminé, qui revient, se transforme et évolue selon les tours de mémoire(s) de cet artiste. Ces œuvres non-figuratives sont composées de matériaux qui ont déjà eu une vie, une histoire et un vécu. Il s’agit de pigments naturels mélangés à de la terre, des graines, des fibres végétales, du sable, quelques petits cailloux, ou encore de journaux et papiers recyclés. «Mon travail a toujours un rapport avec la nature, non pour la représenter mais pour l’utiliser et faire autre chose avec. Je suis attiré par la nature et la matière des choses. C’est le côté vivant des matériaux qui m’attire le plus», souligne Mohamed Hajhouj. Mais pour parler de son œuvre, ce dernier n’utilise pas le mot «peinture», mais «travail». Ainsi, en plus des matériaux utilisés comprenant rarement de la peinture synthétique, l’artiste utilise des procédés tels que le recyclage, le collage. On note également dans les œuvres de Hajhouj des formes qui reviennent : le triangle, la tour, le cercle… des formes familières qui évoqueraient des souvenirs à quiconque. Le souvenir d’une vie passée, d’un lieu visité, d’un chemin tracé, d’un rêve commémoré, d’un espoir oublié, de cette aspiration toujours présente chez l’artiste à s’élever. Ainsi dans ses tableaux, le ciel, la terre et la mer se confondent devenant un seul et même paysage qui hante les mémoires de l’artiste. Rappelons que Mohamed Hajhouj a commencé à travailler sur la mémoire depuis 1993, notamment la mémoire intérieure et la lumière intérieure, la mémoire de l’architecture, la mémoire des kasbas, la mémoire du Sud, celle du triangle… «J’ai été marqué par ma visite à la bibliothèque de Tamegrout dans le Sud, à côté de Zagoura où j’ai découvert des manuscrits fascinants. A mon retour à Rabat, j’ai commencé à faire un travail sur la mémoire de l’écriture (1993)», explique l’artiste. Ainsi on retrouve dans l’exposition «La mémoire d’un paysage», le mélange de toutes ses tendances.
«S’il devait y avoir un message, je dirais que la mémoire est quelque chose d’important. Le présent est un édifice qu’on construit à partir du passé. Pour s’élever, évoluer, il faut se rappeler, se commémorer, se souvenir…», souligne M.Hajhouj, ajoutant que ce travail passe avant tout par un effort intérieur.
Né à Fès en 1956, Mohamed Hajhouj vit et travaille à Rabat. Il a suivi sa formation dans plusieurs écoles : l’Ecole des beaux-arts de Tétouan, l’Ecole régionale d’expression plastique en France, l’Ecole de Middlesex polytechnique de Londres. Il a aussi obtenu une licence en arts plastiques à Paris VIIIe. De part l’intitulé ponctuel de l’évolution de son travail, Mohamed Hajhouj invite à un voyage à travers la couleur et la matière, dans un univers où les formes s’enchevêtrent, se bousculent afin d’offrir un moment d’évasion tant espéré. Symbiose entre la nature et sa matière réinterprétée.

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