Culture

Samir Chakri: une passion nommée percussion

© D.R

Difficile de faire le portrait d’un artiste multiforme. Des fois, il vaut mieux laisser faire les spécialistes qui s’y connaissent en percussion, ses sinuosités nombreuses, ses origines, ses ramifications culturelles et ses multiples influences.

Samir Chakri allie passion, mesure, folie et surtout un sens aigu du partage : «Même ma venue en France a été motivée par mon désir de rencontrer d’autres cultures. Et avec le temps, en l’espace de dix ans, j’ai rencontré tant de monde, différentes origines, différentes cultures qui m’ont confirmé l’idée que nous sommes faits pour nous rencontrer, nous apporter des choses, ouvrir des horizons les uns pour les autres, dans le don et le partage». 

Celui qui a été promu en 2010 Mestre de la batucada, autrement dit le directeur musical d’une troupe qui compte au moins une trentaine de personnes et parfois ce chiffre, monte à 90 musiciens, tous tambours dehors, pour rythmer la ville, donner de la fête et sillonner les rues avec des tonalités endiablées, rehaussées par la rencontre de plusieurs sensibilités venues des quatre coins du monde : «Il faut voir une troupe de plusieurs dizaines de personnes  qui jouent à l’unisson, dans une extase des sens, avec juste  ce qu’il faut de concentration pour offrir des ballades urbaines de grande facture.

Ce sont là des moments magiques, des instants uniques de rapprochement entre les gens, et je remercie tous les membres de notre groupe, qui veillent à l’harmonie de notre ensemble, chacun avec ses différences, ses origines, son référentiel culturel et humain». Avec une réputation solide de grand groupe, une foultitude de représentations partout en France et ailleurs, Samir Chakri a une actualité chargée pour cet été.

Déjà le 13 juin 2015, il participe avec sa troupe au Festival Sing de Chanac en présence de la grande Claudia Tagbo. Il enchaîne le 21 juin avec une autre sortie à Mende pour la fête de la musique, avant de se produire le 10 juillet à Rodez pour le Rallye de Rouergue, sans oublier le passage du Tour de France de cyclisme à Mende où Samir Chakri et les siens sont de sortie pour fêter la Grande Boucle. Mais il ne faut pas se leurrer. On n’arrive  pas aisément à être aussi sollicité que l’est Samir Chakri et sa troupe.

Il a fallu des années de travail, d’apprentissage, de répétitions et de tournées pour se faire la main, apprendre son métier, donner corps à cette énergie qui unit et soude tout le groupe.  D’ailleurs, pour rappel, depuis 2010 et durant cinq années successives, la troupe a illuminé de sa présence le Festival d’Olt à Bleymard. Sans oublier les Nuits blanches de Volterra  en Toscane, en Italie, avec un point d’orgue en juin 2011, lors d’une immense parade devant pas moins de 80.000 spectateurs lors de l’événement Le Mans fait son cirque. 

Mais Samir Chakir n’a pas realisé que cela. Il a aussi pu diriger artistiquement, au niveau musical et scénographique, en faisant le montage et les arrangements de morceaux pour le concert caritatif des Restos du cœur, de 2012 à 2015. L’autre grand moment de sa carrière demeure aussi le Roma Samba Festival en Italie, en juillet 2014.

Une consécration pour une troupe fusionnelle, avec un réel concept, une vision artistique de grand acabit et surtout une âme, autour d’un Bidaoui pure souche, qui est aussi un grand citoyen du monde. Il faut dire qu’il a de qui tenir.

Samir Chakri n’est autre que le digne fils de Said Chakri, grand artiste, incontournable figure du graphisme et du dessin au Maroc, un nom associé à la presse nationale pour sa direction artistique, son sens du montage et surtout son humour mordant et à toute épreuve. On comprend bien dans quelle ambiance a grandi Samir Chakri, au coeur de Casablanca, à quelques encablures de la rue du Prince Moulay Abdellah, haut lieu des rencontres des journalistes, des écrivains, des musiciens, des peintres et autres artistes de tout poil.

Aujourd’hui, Samir Chakri, qu’on ne saurait loyalement catégoriser -cela reviendrait à l’emprisonner-, offre avec sa troupe une musique excédant tous les carcans du commerce, une musique inventive, assurément émancipée, nourrie de la culture du monde, infiniment vivante.

En 4 dates
 

15/07/78:  Naissance à Casablanca.
 

2005      :  Installation en France et intégration de la Batucada CQFD «Ceux Qui Frappent  D’abord».
 

2010      : Promu «mestre» de la batucada (directeur musical)
 

2015      : Août 2015, grosse parade à Langogne avec corso fleuri et chars.

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