Economie

Développement humain : Economie sociale et solidaire, ce parent pauvre…

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«L’économie sociale et solidaire est l’ensemble des initiatives économiques cherchant à produire des biens ou des services à consommer et à épargner autrement de manière plus respectueuse de l’Homme, de l’environnement et des territoires».  Le ministère de tutelle la définit ainsi dans le cadre de sa stratégie 2010-2020… Une définition large et qui peut intégrer toutes les formes possibles d’actions convergeant vers l’objectif commun de valorisation de la production pour améliorer la vie quotidienne de populations défavorisées. Au Maroc, l’ESS se trouve le plus souvent représentée à travers les coopératives, les associations et les mutuelles.

Concernant le premier, des projets porteurs ont vu le jour et des outils ont été mis en place pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale. L’intégration des petits producteurs dans le tissu national a largement été promue, précisément dans le secteur de l’agriculture où le Plan Maroc Vert intègre résolument cette dominante. Les statistiques révèlent également que l’émancipation de la femme rurale (1.300 unités pour 25.000 adhérents et un capital de 13 MDH) contribue fortement au développement des coopératives au Maroc. La loi qui régit ce domaine est, par ailleurs, en cours de validation.

Les associations qui ont été dénombrées à près de 51.000, en 2007, se trouvent, néanmoins encore freinées dans leurs actions par un environnement peu propice. Il reste que l’INDH a contribué à leur augmentation en termes de création (4/10 créées dans le cadre de l’INDH). Le secteur associatif emploie ainsi 90.370 bénévoles et emplois rémunérés (34% ayant recours à l’emploi rémunéré).

S’agissant des mutuelles, c’est toujours le dahir n°1-57-187 qui les régit. Elles sont définies par l’administration comme «des groupements à but non lucratif qui, au moyen des cotisations de leurs membres, se proposent de mener dans l’intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une action de prévoyance, de solidarité et d’entraide tendant à la couverture des risques pouvant atteindre la personne humaine». Une cinquantaine dominée par le secteur public existent aujourd’hui.

Bref, les structures sont là. Il reste que le gouvernement devrait mettre les bouchées doubles pour créer un climat clair quant à l’octroi des financements. En découleront par la suite des plans d’actions avec les différentes entités pour consolider les actions et généraliser les démarches.

Car c’est un fait. «Les valeurs de solidarité, d’entraide et de travail collectif qui représentent les bases mêmes de l’économie sociale et solidaire font partie de la culture et des traditions du Maroc», atteste Hakim Semmami, délégué d’ies Med au Maroc et président du programme Jeunes Leaders Marocains qui œuvre pour la même cause. Il faut dire que le secteur n’a commencé réellement à se structurer que dans les années 90. Le secteur associatif a connu une meilleure visibilité en 2005 avec l’avènement de l’INDH, lancée officiellement par la plus Haute Autorité. 

C’est dire les enjeux. Les initiatives se heurtent toutefois au financement, ce qui ne permet pas de pérenniser les systèmes et les généraliser. Le Maroc gagnerait à dupliquer les modèles étrangers dans ce domaine pour ne pas rater le coche… Ailleurs, l’ESS innove et intègre de nouvelles formes. Aux Etats-Unis et au Danemark notamment, des supermarchés ont intégré cette dimension sociale. Au Maroc, les prises de conscience sont réelles. Reste à consolider l’action, la financer et la pérenniser.

Il en va de tout un équilibre social. Ce serait en somme un bon point de départ pour amorcer le processus de régionalisation de manière concrète et efficace.

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