Economie

Le tourisme renoue avec ses Assises

© D.R

L’heure était au bilan pour le secteur du tourisme au Maroc hier à Rabat. La 11ème édition des Assises nationales du tourisme qui ont débuté le 29 septembre 2014 a rassemblé les principaux acteurs publics et privés aux côtés de grosses pointures du tourisme mondial. A presque mi-chemin de la stratégie « Vision 2020 », le constat relevé par le ministre du tourisme, Lahcen Haddad, semble globalement positif malgré la conjoncture mondiale difficile. Le secteur représenterait d’après les professionnels près de 17,5% du Produit intérieur brut (PIB). Autre chiffre significatif, celui du nombre de touristes ayant visité le Royaume en 2013, qui a atteint 10,04 millions, dépassant ainsi la barre des 10 millions.

Les arrivées ont inscrit un taux de croissance de 8% entre 2011 et 2013. Le nombre d’emplois créés dans le secteur a, lui aussi, connu une hausse significative, 50.000 emplois de plus ont vu le jour dans le monde du tourisme au Maroc entre 2011 et 2013. S’exprimant au nom du secteur privé, Ali Ghannam, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), a tenu à souligner que si l’on inclut les emplois indirects, ce nombre s’élèverait à près de 2,5 millions. Il est à noter qu’à l’horizon 2020, 90.000 emplois de plus devraient être générés.

La capacité d’hébergement est, quant à elle, passée de 176.600 en 2010 à 207.572 en 2013, inscrivant une hausse d’environ 30.000 lits. Le secteur est également un pourvoyeur de devises de plus en plus important. Entre 2011 et 2013, le tourisme a représenté un chiffre d’affaires de 313 milliards de dirhams, la recette en devises ayant atteint près de 174 milliards de dirhams.   

En ce qui concerne l’avancement des projets inclus dans la Vision 2020, le plan Azur, défini comme prioritaire, s’est taillé la part du lion dans le bilan présenté par le ministre du tourisme. Les deux axes à retenir sont d’abord l’accélération des travaux sur les stations de Taghazout, Saïdia et Lixus et leur sortie progressive sur trois ans. Ensuite, l’accompagnement de trois autres stations (Mogador, Mazagan et Oued Chbika) à l’horizon 2020.

Les Assises nationales du tourisme étaient également une occasion de se tourner vers l’avenir. Le département de Haddad s’est engagé à augmenter le budget de promotion de la destination Maroc afin d’instaurer une nouvelle image et notoriété du pays. Le budget alloué à la promotion ne représente, en effet, que 0,54% du total des recettes touristiques alors qu’il est de 2,2% en Turquie et 2,5% en Egypte. En ce qui concerne les nationalités qu’accueille le Maroc, la stratégie du ministère consiste en une consolidation des marchés traditionels, à savoir l’Europe de l’Ouest, et une ouverture vers de nouveaux marchés, notamment les puissances émergentes (BRICS).

«Nous visons des marchés à fort potentiel à l’image de la République Tchèque, la Russie ou la Pologne», a déclaré le ministre. Lors des deux dernières années, le Maroc a d’ores et déjà réussi une percée significative dans les marchés de ces pays, inscrivant une augmentation de 38% du nombre d’arrivées (voir encadré ).

Les conventions signées

Les Assises nationales du tourisme ont également connu la signature de plusieurs conventions s’inscrivant dans la Vision 2020. En plus de la convention relative au programme de développement du tourisme rural qui a rassemblé sept départements ministériels dont le ministère de l’intérieur, celui du tourisme, celui de l’artisanat et celui de la jeunesse et des sports, en plus de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), cinq autres conventions ont lié la SMIT à divers départements ministériaux  dont le ministère de l’équipement et du transport et celui de l’environnement.

L’Office national marocain du tourisme (ONMT) a, de son côté, procédé à la signature de 3 conventions, l’une avec la Banque centrale populaire (BCP), portant sur le renforcement des campagnes de promotion de la destination Maroc et deux autres avec les sociétés d’aménagement et de promotion des stations Taghazout et Saïdia, visant la promotion de ces deux stations. Il est à noter que huit autres conventions avaient précédemment été signées, accompagnant les divers axes de la stratégie Vision 2020. L’une des plus importantes vise à encourager le secteur bancaire à investir dans le tourisme. Une enveloppe budgétaire de 24 milliards de dirhams lui avait été dédiée.

 

Ils ont dit…

 

«Si nous n’avions que l’art culinaire, si le Maroc n’était que le Couscous, la Harira et la Pastilla, ça aurait été suffisant pour attirer un nombre incroyable de touristes», Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement
 

«L’histoire du tourisme au Maroc est une réelle success story, malgré les défis que rencontre le secteur», Taleb Rifaï, secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme.
 

«Les opérateurs privés du secteur touristique s’attendent à ce que le budget de la promotion, qui demeure insuffisant à l’heure actuelle, sera dopé à l’instar des autres destinations touristiques concurrentes, dont la Turquie, la Tunisie et l’Egypte», Ali Ghannam, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT).

Par: Sara El Majhad
 

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