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Noor voit le jour

© D.R

Ouarzazate vient de se doter de la première installation de ce qui sera la plus grande centrale solaire d’Afrique et le plus grand Complexe solaire thermodynamique (CSP) du monde. Inaugurée jeudi 4 février, cette première installation baptisée Noor I est dotée d’une capacité de pas moins de 160 MW. Elle sera suivie des centrales Noor II et III, dont les activités devraient démarrer d’ici 2018 ou 2019.

Ainsi, à terme, moyennant une enveloppe globale de plus de 2,105 milliards d’euros, le Complexe solaire d’Ouarzazate (CSO) sortira de terre avec pour vocation de doter le Royaume d’une capacité de 500 MW. Le projet occupera une surface à peu près équivalente à la ville de Rabat et exploitera l’énergie solaire au moyen de la technologie CSP.

Un procédé moderne qui, contrairement aux panneaux photovoltaïques traditionnels, utilise des miroirs qui concentrent la lumière du soleil et la convertissent en chaleur de 400 degrés Celsius afin de créer de la vapeur qui à son tour fait tourner une turbine produisant de l’électricité. En gros, avec un projet pareil, le Maroc se tourne vers l’exploitation de ses 3.000 heures d’ensoleillement par an, avec pour objectif à terme de produire assez d’électricité sur son sol pour pouvoir en exporter de l’autre côté de la Méditerranée.

Un engagement certain

Pas plus loin qu’en septembre dernier, le gouvernement a modifié la loi sur les énergies renouvelables en vigueur depuis 2010. Désormais, l’objectif de production électrique à partir de sources renouvelables est porté à 42%, contre un précédent taux de 15%. De même, cette nouvelle politique énergétique prévoit la mise en place d’une capacité de 2.000 MW d’origine solaire et l’installation de capacités du même ordre pour ce qui est des énergies éolienne et hydraulique. Ces projets devraient coûter au moins 13 milliards de dollars. En contrepartie, à eux seuls, les projets éoliens devraient générer 6,6 millions de KWh d’électricité par an et réduire les émissions annuelles de CO2 du pays de pas moins de 5,6 millions de tonnes.

Un projet soutenu à l’international

Depuis les balbutiements du CSO, l’Union européenne s’est engagée aux côtés du Royaume. Noor I a été ainsi soutenue à travers une intervention cohérente et décisive des bailleurs de fonds européens qui regroupent l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement et la banque allemande KFW pour plus de 500 millions de dirhams.

Noor II et III sont également soutenues par les bailleurs de fonds européens qui catalysent à eux seuls 60% du financement total de l’ensemble des trois centrales, soit environ 1,7 milliard de dirhams. De même, pour l’ensemble du projet, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a apporté 200 millions d’euros sur ses ressources propres et 165 millions via le Fonds d’investissement climatique (FIC). Ainsi, pour Noor I, sur un coût total d’investissement de 634 millions d’euros, la BAD a apporté 100 millions d’euros sur ses ressources propres et 75 millions d’euros via le FTP. Pour Noor II, sur un total d’investissement de 827 millions d’euros, la BAD a apporté 72 millions sur ses ressources propres et 52 millions via le FTP. Enfin pour Noor III, d’un coût total d’investissement de 644 millions d’euros, la BAD a apporté 28 millions sur ses ressources propres et 38 millions via le FTP. En gros, la contribution de la BAD s’élève à 17% du coût total du projet.

L’intégration locale : Un défi !

La construction de Noor I a été menée par le consortium espagnol TSK-Acciona-Sener. Une situation qui montre bien à quel point l’objectif d’une intégration locale totale représente un défi pour le Royaume. Le taux de participation des entreprises marocaines dans le projet de la centrale s’élève à 32%, soit plus que l’objectif de 30% fixé au départ.
Ces dernières n’ont toutefois, d’une manière générale, joué qu’un rôle secondaire, fournissant des services ayant trait à la construction, à la mise en service, à l’ingénierie, à l’installation et à la logistique.
Après un tel constat, la situation pourrait bien être amenée à évoluer dans un avenir proche. En effet, Sener et le groupe saoudien Acwa  Power, à qui a été confié le développement de Noor II et III, cherchent à faire mieux. Ils visent à atteindre un taux d’intégration locale de 35% et prévoient d’augmenter le pourcentage de matériaux d’origine marocaine utilisés dans les deux usines.
 

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