Economie

Un nouveau programme de six ans pour doper la production sucrière

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L’amélioration de la productivité comme principal outil pour permettre à  la filière sucrière de davantage occuper la place stratégique qui est la sienne dans  la quête de  sécurité alimentaire, de création d’emplois et de développement régional, c’est  en fait  la raison qui a amené  producteurs et transformateurs des plantes sucrières   à se concerter mercredi à Rabat. Intitulée «La recherche et  le développement : leviers de l’amélioration de la productivité de la filière du sucre», la réunion  organisée à l’initiative de la Fimasucre et de la Fnis, les deux grands groupements qui encadrent l’activité, a fait l’état des lieux du secteur et dressé les plans pour son développement à l’horizon 2020.

Six ans au cours desquels la filière est appelée à réviser ses méthodes de travail, à être plus attentive à ses intrants et surtout, à plus de concertation entre ceux qui en font métier. Dans une allocution adressée au conclave, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime a dit les enjeux de cette évolution souhaitée : la filière doit assurer quelque 62% des besoins domestiques à l’horizon 2020.

Un objectif réaliste, ont estimé les professionnels puisqu’aussi bien la production actuelle de sucre blanc est de 1.650.000 tonnes, soit plus que les 1,25 million  dont on a besoin. Ce réalisme, ont-ils ajouté, tient également  au fait que le contrat-programme 2008-2013, signé entre l’Etat et la filière, a été un succès, mais aussi  à l’effet de levier induit par le Programme Maroc Vert (PMV).

Pour le nouveau programme qui doit mener l’activité sucrière à l’horizon 2020, trois axes prioritaires ont été définis : l’amélioration des performances, celle des techniques  et la recherche et le développement. Sur l’importance de cette dernière, le  mot du ministre a mis en exergue la création du centre que son département a financé et dont la gestion a été confiée à Fimasucre. Répondant du reste à une question d’ALM, les présidents des fédérations ont tour à tour mis en avant  l’importance de cet organisme – dont la mise en œuvre aura lieu bientôt- pour cette qualité. Et cette qualité  dépend de celle des boutures. Le centre aura également pour mission d’encadrer et de former les agriculteurs aux techniques modernes de production. Actuellement plus de 80.000 familles vivent de la culture des plantes sucrières sur de petites exploitations dont la superficie moyenne  tourne autour de l’hectare et demi.

Outre les avantages de contribuer à la sécurité alimentaire et à l’emploi, la filière sucrière participe également à l’émergence de pôles de développement régionaux, à l’amélioration des revenus des exploitants et au développement de l’élevage laitier. «Plantes sucrières, élevage et production de lait, sont des activités intimement liées et souvent, dans des zones où ils constituent l’unique source de création de richesses», ont déclaré les intervenants.

Ils ont précisé que le sucre génère 2.000 emplois directs et 3.000 indirects dans l’industrie et que la superficie emblavée en plantes sucrières est actuellement de 60.000  hectares pour la betterave et 20.000 pour la canne à sucre pour une production de 3 millions de tonnes de betterave et une tonne de canne. Si l’extraction est le fait de 7 sucreries avec une capacité moyenne de 4 millions de tonnes, le raffinage est assuré par une seule unité qui produit 3.000 tonnes par jour. Face à cette situation, la demande prévisionnelle est calculée sur la base d’une consommation annuelle de 36 kilogrammes par habitant dont 80% de bouche.

A l’horizon 2020, le nouveau programme prévoit l’extension annuelle des superficies à 105.700 ha dont 77.500 de betterave, un rendement à l’hectare porté à 10,8 tonnes pour la betterave et à 9,6 donc  une nette augmentation du taux de couverture des besoins par la production locale. Il prévoit  également une production de sucre blanc de 856.000 tonnes et l’amélioration des capacités de raffinage.

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