Politique

Grève nationale: Les cheminots et les médecins rejoignent la contestation

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Il semble que la grève du 29 octobre ne sera pas comme les précédentes. L’appel à la grève lancé par les syndicats de l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail et la Fédération démocratique du travail, rencontre un écho dans plusieurs secteurs. Les trois syndicats mobilisent leurs affiliés et sympathisants dans des corps de métiers importants. Il s’agit notamment des secteurs de la santé et des cheminots.

La plus grande surprise vient de la santé où quatre syndicats sectoriels, à savoir la CDT, la FDT et l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) en plus de l’UNTM (Union nationale du travail au Maroc) ont décidé de coordonner leurs actions. Si la participation des trois premiers syndicats ne surprend pas beaucoup de monde, l’adhésion de l’UNTM n’était pas du tout attendue.

Et pour cause, l’UNTM est le relais syndical du Parti de la justice et du développement (PJD) aux commandes de la majorité gouvernementale. «Nous appelons tous les fonctionnaires du secteur de la santé à participer à la grève de 24 heures le 29 octobre prochain qui vient en réponse à la politique impopulaire poursuivie par le gouvernement et son insouciance vis-à-vis des secteurs sociaux», lit-on dans le communiqué publié par les quatre centrales syndicales présentées comme étant les plus représentatives dans le secteur de la santé.

Faut-il voir dans la participation de l’UNTM une rébellion contre le PJD ou plutôt une simple manœuvre pour sauver l’honneur ? Il faut dire que la position de ce syndicat laisse pour le moins perplexe. Ses positions depuis l’entrée du PJD au gouvernement sont nuancées. Il faut préciser aussi que l’UNTM est dirigée par un certain Mohamed Yatim, député et haut cadre du PJD sur le plan national. La centrale se trouve ainsi face à une situation embarrassante.

Il ne peut pas critiquer ouvertement le gouvernement sans pour autant pouvoir soutenir une réforme de retraite de plus en plus décriée par les milieux syndicat en dépit du caractère inévitable de ladite réforme.

La participation de l’UNTM risque ainsi de créer une tension à la fois sur le plan interne qu’avec la direction du parti de la lampe. De son côté, l’UMT compte utiliser une arme importante lors de la grève du 29 octobre prochain.

La centrale a appelé sa Fédération nationale des travailleurs du rail à participer au mouvement de débrayage.

Au cas où les affiliés de l’UMT, très représentés chez les cheminots, prennent part à la grève, il existe un risque important que le trafic ferroviaire soit sérieusement perturbé. De quoi mettre plus de pression sur le gouvernement.

A l’instar des syndicats de la santé, la Fédération nationale des travailleurs du rail rejoint la contestation pour des raisons globales comme la revendication d’une réforme des retraites, la hausse générale des salaires et l’atténuation de la pression fiscale ainsi que des motifs plus sectoriels. De son côté, le gouvernement reste ferme pour le moment en affirmant que la réforme des retraites aura lieu quel que soit le coût.

Réaction gouvernementale

Le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Mustapha El Khalfi, a affirmé dans une déclaration télévisée que la grève était «injustifiée et incompréhensible». Le ministre a fait savoir que le prélèvement sur les salaires des grévistes est une mesure légale et irréversible qui sera appliquée pour garantir la continuité du service public.

Il a ajouté que le gouvernement n’acceptera aucune atteinte à la liberté de travail ou au fonctionnement des services publics. Par ailleurs, El Khalfi a estimé que la réforme des régimes de retraite est un chantier «difficile, douloureux et amer» mais indispensable, parce que «la seule autre alternative serait d’arrêter le versement des pensions aux retraités», précisant que la réforme proposée par le gouvernement ne devra pas porter atteinte aux droits acquis de quelque 280.000 retraités. Le responsable a également mis en garde contre toute grève injustifiée et résultant de surenchères faisant savoir que le gouvernement est confiant quant à la conscience des Marocains, leur sagesse et leur appui des grandes réformes entreprises par l’Etat malgré leur difficulté.

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