Politique

Les centrales veulent une charte sociale pour 2015: Les syndicats fatigués !

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L’année 2015 sera celle des élections mais également de la réforme des retraites. Autant dire que la nouvelle année promet d’être très mouvementée, sur le plan politique mais également sur le plan syndical. Après plusieurs grèves en 2014, les syndicats ne baissent pas la garde. Contacté par ALM, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), explique que son syndicat en coordination avec les autres centrales syndicales partenaires suit la situation de près.

«Les instances de nos trois centrales syndicales se réunissent régulièrement pour faire le point sur la situation à la fois sur le plan social et syndical. Nous examinons également d’une manière conjointe la démarche à suivre», dit-il. Si la réforme paramétrique du régime civil de la Caisse marocaine des retraites (CMR) doit intervenir avant la fin de l’année en cours, des négociations difficiles se profilent déjà à l’horizon entre le chef de gouvernement et les syndicats. Et pour cause, bien que les divergences persistent entre les deux parties sur la nature et la portée de la réforme paramétrique, les syndicalistes ne veulent pas traiter en 2015 uniquement le dossier des retraites.

«Nous avons déjà expliqué que les rounds du dialogue social ne doivent pas traiter un seul point comme celui de la réforme des caisses de retraites.

Les syndicats ont déjà transmis, à différentes occasions d’ailleurs, les détails de notre dossier revendicatif qui comporte plusieurs points», affirme le N°1 de l’UMT.

Un dossier qui paraît déjà bien garni, allant de l’augmentation des salaires, à la baisse de l’impôt sur le revenu, en passant par la désormais classique revendication relative au parachèvement de la mise en œuvre de l’intégralité de l’accord du 26 avril 2011. Pour répondre à toutes ces revendications, les syndicats les plus représentatifs ont déjà une proposition toute prête. Ces derniers aspirent à l’établissement dans les prochains mois avec le gouvernement d’une charte sociale.

«J’ai personnellement insisté lors de notre dernière rencontre avec le chef de gouvernement sur l’importance de conclure une charte sociale avec des engagements clairs et un calendrier précis», déclare Moukharik qui laisse entendre que les syndicats seront intraitables sur cette question. «Le gouvernement n’a d’autre choix que d’accepter cette revendication dans l’intérêt de tous les partenaires sociaux», conclut-il. A noter que la dernière réunion entre les partenaires sociaux remonte au mois de décembre 2014.

Une réunion marquée par les divergences entre le gouvernement et les syndicats concernant l’ordre du jour.

Pour l’Exécutif, la réunion du mardi 2 décembre dernier a été une réunion de la commission nationale chargée de la réforme des régimes de retraite alors que les syndicats sont venus avec leur propre ordre du jour comportant tous les points contenus dans leur dossier revendicatif. En attendant le prochain round du dialogue social, les syndicats s’impatientent déjà, faisant savoir qu’ils ne resteraient pas longtemps les bras croisés. «To be continued».

Spectre d’une grève générale

Le gouvernement Benkirane devra tout faire en 2015 pour écarter le spectre d’une nouvelle grève générale comme celle qui a eu lieu en 2014. L’année dernière a connu, en effet, le recours à cette redoutable arme de la part des syndicats qui n’en avaient pas fait usage depuis plus de deux décennies.

L’appel à cette grève avait été lancé par l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération marocaine du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT). Ces trois syndicats seront rejoints par l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) qui avait observé une grève générale avec une aile de la FDT sans grand impact sur le fonctionnement notamment de l’administration publique.

La grève générale du 29 octobre 2014 a pu de même paralyser des secteurs importants mais cette grève restera dans les annales surtout pour avoir été l’une des plus pacifiques dans le pays. Le mouvement de débrayage s’est déroulé sans incidents ni violences. Le scénario d’une grève comme celle qu’avait connue le pays en 1981 n’a pas eu lieu.

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