Politique

Rapport sur les inégalités régionales en matière de droits humains: Pas de région modèle au Maroc

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Dans une perspective de régionalisation avancée, les disparités entre les régions sont plus que jamais sous la loupe du gouvernement. C’est ainsi que la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’économie et des finances, s’est attelée à la réalisation d’une étude dans l’objectif d’évaluer le niveau d’accès des régions aux droits fondamentaux.

Cette évaluation s’est faite à travers l’appréciation de plus de soixante indicateurs que la DEPF a jugés pertinents pour mesurer l’état d’avancement des régions au regard d’une trentaine de droits fondamentaux sur la période 1998-2013.

Il en ressort, donc, que l’accès des régions aux droits fondamentaux révèle des disparités qui peuvent être synthétisées à travers un Indice composite de l’accès aux droits fondamentaux (IADF). Sept régions ont, en 2013, un accès aux droits fondamentaux meilleur que la moyenne nationale avec en premier lieu la région de «Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra», suivie des régions de «Rabat-Salé-Zemmour-Zaer», «Guelmim-Es-Smara», «Fès-Boulemane», «Chaouia-Ouardigha», «Grand Casablanca» et «l’Oriental». Pour sa part, la région de «Tadla-Azilal» se classe à la dernière position (encadré).

Cependant, ce classement résulte d’un accès différencié selon les chapitres des droits fondamentaux. Par ailleurs, en termes de dynamique, ce sont les régions de «Guelmim-Es-Smara» et de «l’Oriental» qui ont le plus amélioré leurs scores gagnant respectivement cinq places depuis 1998 pour se positionner, respectivement, à la 3ème et 7ème position en 2013.

En matière d’enseignements tirés par cette étude, la DEPF constate que les progrès réalisés en termes d’accès aux différentes générations des droits de la personne ont, non seulement, suivi des dynamiques différenciées selon les régions et selon la nature des droits mais qu’elles interpellent une approche plus cohérente qui puisse optimiser leurs effets bénéfiques sur les populations cibles et restituer, en dernière instance, le principe de l’indivisibilité des droits dans la vie quotidienne des citoyens. Il en est, ainsi, dans certaines régions qui ont bénéficié de progrès significatifs sur une large gamme de droits fondamentaux mais qui n’ont pu introduire des changements significatifs dans la profondeur inégalitaire de leurs rapports sociaux de genre, particulièrement au regard du droit au travail.

«C’est, d’ailleurs, sous cet angle relatif à l’évolution du marché du travail et à celui de l’accès aux actifs productifs, où la maîtrise du ressort de l’économie de la connaissance occupe désormais une place déterminante, que l’on doit être plus attentif à la question de l’égalité pour rendre notre modèle de développement plus inclusif et plus équitable», relève la DEPF dans son rapport titré : «Des inégalités régionales sous le prisme de l’accès aux droits humains : de la multiplicité à l’indivisibilité».

En gros, le rapport souligne que cette ambition n’a de chance de se réaliser que si elle s’irrigue des vertus de la démocratie participative où la représentation des différentes composantes de la population, particulièrement les femmes et les jeunes, peut, significativement, peser pour améliorer l’égalité des chances, l’inclusion et l’accès égalitaire aux différentes générations des droits de la personne.

Tanger-Tétouan: Un recul spectaculaire sur la période 1998-2013

Pour ce qui est de «Tanger-Tétouan», sa dépréciation au regard de l’Indice global de l’accès aux droits fondamentaux avec une perte de 6 places pour se classer 11ème en 2013, revient, essentiellement, à un accès moins important aux services essentiels et de bien-être social perdant 8 places pour prendre la 14ème position en 2013. Relativement à ce chapitre, cette baisse est due, notamment, à un accès moins important au droit à la justice où le recul a été de 14 places, soit 15ème en 2013.

Ces chiffres sont le résultat notamment d’un taux brut d’affaires pénales jugées sur celles enregistrées dans les tribunaux de première instance de 91% en 2013 contre 110% en 1998 et au droit d’entreprendre qui régresse de 10 places pour placer la région en 15ème position en 2013 avec, notamment, un taux net de création des entreprises industrielles en recul de 6,9% en 2013 contre une progression de 11,2% en 1998.

Tadla-Azilal : Toujours défavorisée

Si la région de «Tadla-Azilal» se classe en dernier à l’aune de l’indice global de l’accès en droits fondamentaux, cette région a un accès relativement important en termes de protection des enfants où elle décroche la 2ème place. Sur ce chapitre, la région est, en particulier, 1ère sous le prisme du droit à la protection médico-sanitaire maternelle et infantile avec, notamment, le 2ème meilleur taux brut de vaccination des enfants au BCG (153% contre 139% au niveau national) et le 2ème meilleur taux de consultations des femmes enceintes (18 pour 10.000 habitants contre 140 au niveau national).

La région est, également, relativement bien classée en termes de dialogue social, dialogue civil et partenariats innovants (3ème avec, notamment, le meilleur taux de pénétration des coopératives, soit 255 adhérents aux coopératives par 10.000 habitants contre 130 au niveau national) et de protection de l’environnement (4ème avec, notamment, 27,2% de la superficie de la région couverte par les essences forestières naturelles contre 12,6% au niveau national).

 

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