Société

Campagne contre les accidents : Boulif enrôle les centres techniques

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Le ministre délégué auprès du ministre de l’équipement, du transport et de la logistique chargé du transport a décidé d’inverser l’approche suivie par son département pour résoudre la dramatique question des accidents de la route. Mercredi dernier à Rabat, avec l’aide du Centre national d’essais et d’homologation, il a battu le rappel des gérants et des propriétaires des centres de contrôle technique pour leur expliquer sa nouvelle méthode et pour les convaincre de la nécessité de prendre des engagements précis vis-à-vis de l’administration et des autres opérateurs du secteur du transport. 

Propriétaires des centres de contrôle et des auto-écoles, transporteurs et ministère ont donc signé une série de conventions définissant leur programme commun pour une meilleure sécurité routière.

Aux premiers, le ministre a adressé ce message : l’état du véhicule étant un élément clé de la sécurité, les centres de contrôle technique sont le point de départ de toute action conséquente et efficace pour lutter contre l’hécatombe des routes. En politique avisé il y est aussi allé des habituelles considérations sur l’approche participative, l’élaboration concertée des projets et la volonté de ne laisser personne au bord de la route… Mais, pour l’essentiel, le message peut être entendu ainsi : si la route tue, c’est, après les défaillances humaines, la machine qui en est la cause.

Boulif n’avait pas eu besoin de dire les enjeux de la rencontre. Selon une récente étude, 46.000 personnes ont été tuées dans des accidents entre 2001 et 2012, soit l’effarante moyenne de 3.900 morts par an. En concluant à la responsabilité des hommes dans les 2/3 des cas, l’analyse implique que le tiers restant est partagé entre l’état des routes et celui du véhicule.

Cependant si la réunion a fait grand cas de la sécurité, la sensibilisation n’en a pas été absente. Les responsables de la Commission de prévention des accidents de la circulation ont ainsi dit leur volonté de faire des centres techniques des maillons forts de leur chaîne de conscientisation aux dangers de la route.

«Sachant qu’ils ont fourni quelque 2,1 millions de prestations en 2013 et que chaque machiniste y passe en moyenne 30 minutes, ces centres techniques sont des lieux privilégiés de communication technique». En sorte que pour aller plus avant sur cette voie, il faut institutionnaliser les structures existantes, les pérenniser en faisant des «aires d’information et de communication durable et globale». Perspective à l’horizon proche : la mobilisation des 232 points de contrôle en activité – ils étaient environ 150 il y a seulement quelques années.

Le président de l’Association des gérants et propriétaires des centres techniques l’a dit nettement : c’est aussi l’intérêt des professionnels du contrôle de sensibiliser aux dangers de la négligence technique. Il a aussi affirmé que 45 nouveaux centres ouvriront au cours du premier semestre de l’année et que ce n’en sera que tant mieux, non seulement pour la sensibilisation aux dangers de la mécanique mal suivie, mais encore pour les finances publiques.

En relevant près de 5,7 millions de dysfonctionnements mécaniques sur 2,1 millions de véhicules, les centres techniques ont par la même occasion rapporté 387 millions de dirhams aux caisses de l’Etat. Sur ces 387 millions, seulement 40 millions seraient allés aux CT, 20 auraient été encaissés par la Commission de prévention des accidents de la route et la plus grosse part, soit 120 millions, aurait été perçue par les collectivités locales.

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