Société

Les femmes actives défavorisées

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«La présence de la femme sur le marché du travail a régressé au cours de ces dernières années».

C’est l’une des conclusions phares d’une étude publiée par le HCP (Haut-Commissariat au Plan) sur les femmes marocaines et le marché du travail. Selon le HCP, malgré les réformes sur les plans juridique et institutionnel ces dix dernières années, la participation de la femme marocaine au marché du travail reste caractérisée, à l’instar des femmes arabes en général, par son niveau relativement bas en comparaison avec d’autres pays, aussi bien développés qu’en voie de développement.

Dans ce sens, la part des femmes actives dans le volume total des femmes en âge de travailler ne représente que 24,7% alors que cette même part était de 28,1% en 2000, soit une baisse de 3,4 points en l’espace de 12 ans. Le Haut-Commissariat au Plan explique cette baisse par plusieurs facteurs.

«L’élargissement de l’accès à la scolarisation a certainement contribué à cette évolution en réduisant le taux d’activité des femmes en âge de scolarisation, mais ce n’est certainement pas le seul facteur qui explique cette réduction», affirment les responsables du HCP. Il faut dire que les femmes sont toujours moins outillées par rapport aux hommes pour trouver un emploi. L’analphabétisme reste ainsi le souci majeur.

L’étude fait ressortir en effet que plus de sept femmes sur dix en milieu rural sont analphabètes, contre environ quatre sur dix en milieu urbain. «Selon le niveau de qualification, 47,6% n’ont aucun niveau scolaire, 31,5% ont un  niveau fondamental et seulement 6,6% ont le niveau supérieur. Les diplômées, tous niveaux confondus, ne représentent que 32,9% parmi les femmes adultes», affirment les enquêteurs du Haut-Commissariat.

Plus de difficultés

Il ressort également de l’étude que les femmes continuent à trouver plus de difficultés à trouver un emploi par rapport à un homme. Souvent analphabètes et peu qualifiées, les femmes sont plus présentes dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche avec une part de 59,9% de l’emploi féminin. Ceci explique l’emploi important des femmes, le plus souvent très jeunes dans certaines régions du pays. «Les régions dans lesquelles le taux d’emploi affiche les niveaux les plus élevés sont les régions de Doukkala-Abda, Chaouia-Ouardigha, Souss-Massa-Darâa, Gharb-Chrarda-Beni-Hsen et Marrakech-Tensift-El Haouz.

Ces régions sont connues par la prédominance des activités agricoles, auxquelles les femmes participent généralement en tant qu’aides familiales», expliquent les enquêteurs. La problématique de la qualité de l’emploi reste également très présente pour les femmes marocaines. Malheureusement, de nombreuses femmes travaillent encore sans recevoir une contrepartie financière.

«Si en milieu urbain, la part des femmes exerçant des emplois sans rémunération ne constitue que 4,9% de l’ensemble de l’emploi féminin dans ce milieu, cette part s’élève à 73,8% pour les femmes rurales», conclut l’étude. Le problème se pose également au niveau de la couverture sociale. Mais c’est probablement le seul souci où les hommes et les femmes sont égaux ! L’étude nous informe que la majorité des actifs occupés (80,9%) ne sont affiliés à aucun système de couverture médicale.

Selon le sexe, cette proportion est de 81,6% chez les femmes contre 80,7% chez les hommes.

 

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