Société

Les futurs enseignants descendent (encore) dans la rue: Une année blanche en vue ?

Rachid Belmokhtar, ministre de l’éducation nationale

Ceux-ci boycottent les Centres régionaux d’éducation et de formation (CREF) et ne comptent pas rejoindre leurs salles de cours de sitôt. En l’absence de retour et en signe de protestation contre deux décrets du ministère de Belmokhtar, un appel a été lancé pour une nouvelle marche nationale le 17 décembre prochain à Rabat. Peut-on évoquer un risque d’année blanche pour ces centres ?

Après une première marche et un sit-in devant le Parlement, les préparatifs et coordinations sont d’ores et déjà en cours pour une deuxième marche nationale afin de dénoncer deux décrets émanant du ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle et qui semblent ne pas faire la joie des futurs enseignants. La cause ? Ces décrets prévoient la séparation de la formation des enseignants de leur recrutement. Une décision accompagnée par une autre qui concerne la baisse de moitié au niveau des bourses qui leur sont octroyées.

A souligner que cette baisse est justifiée au  niveau du ministère par le fait que ces étudiants ne soient plus recrutés comme étant des enseignants stagiaires et devraient de ce fait s’adapter au règlement qui s’applique aux bourses des étudiants qui étaient jusque-là jugées très modestes.
«La nouveauté de cette marche c’est que cette fois-ci nous serons soutenus par nos familles qui descendront également dans la rue pour appeler à l’annulation des décrets ministériels en question», nous apprend un étudiant stagiaire qui a préféré garder l’anonymat. «C’est ainsi que les choses se passent. Je pense que si les appels à la grève et les documents qui informent à ce sujet ne sont pas signés, c’est pour éviter de subir des punitions arbitraires et de se retrouver face au conseil disciplinaire», explique-t-il.

Jusque-là, les étudiants des quatre coins du Royaume refusent de rejoindre leurs salles de cours au sein des CREF mais s’apprêtent paraît-il à sortir pour effectuer leur stage pédagogique. Sur les réseaux sociaux, notamment sur la page de la coordination nationale des professeurs stagiaires, l’on dénonce également un recours à la violence de la part des forces de l’ordre au niveau des centres. Une précision s’impose toutefois. «Il ne s’agit pas d’une page mais d’un groupe où quiconque peut publier. Les photos ne sont donc pas vérifiées et les sources le sont encore moins», précise la même source.

Les deux décrets ministériels en question sont le 2-15-588 et le 2-15-589 adoptés par le gouvernement le 23 juillet dernier.  Lors de la séance des questions orales tenue mardi dernier au Parlement, le ministre délégué auprès du ministre de l’éducation nationale et de la formation, Khalid Berjaoui, a déclaré avoir «informé» les étudiants de toutes ces modifications tout en insistant sur l’importance de la séparation de la formation du recrutement. Une décision qu’une bonne partie de représentants dénonce et appelle le ministère à en revoir les bases. Ceci d’autant plus que le secteur fait face à de sérieux problèmes de gestion des ressources.
L’année de formation 2015-2016 sera-t-elle biaisée ? A l’heure actuelle, le ministre campe sur sa décision de maintenir les décrets alors que pour les étudiants, il serait hors de question de reprendre leur formation si ces nouveaux dispositifs ne sont pas annulés. A noter également que le ministère aurait incité ces étudiants à rejoindre les salles de cours sous risque de voir leurs travaux de recherche rejetés car, si la date du 7 décembre est dépassée, ces travaux ne seront, semble-t-il, plus rattrapables. L’ultimatum du ministère n’étant pas respecté, devrait-on s’attendre à d’autres sanctions ?

 

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