En fait, je m’y attendais un peu car je savais que soutenir le rapport du CNDH sur l’égalité homme-femme est presque un délit en soi. Oh, non, je n’avais pas peur d’une réaction négative ou agressive des autorités publiques dans la mesure où le Conseil est une institution constitutionnelle et qu’il n’a fait que son boulot. Les premiers à avoir réagi, ce sont certains de mes amis qui, sous couvert de plaisanterie, m’ont sorti des trucs du genre «c’est ta femme qui va en profiter en premier», ou bien «ton fils risque de ne plus aimer ta fille» ou même cette question : «est-ce que tu es prêt à rendre la moitié de ta part d’héritage à tes sœurs ?».
Mais la réaction la plus insolite que j’ai eue, c’est celle d’un pote qui m’a envoyé par mail un article qui rapporte qu’une conseillère d’un ministre a été « mise en garde à vue dans la petite ville de Bejaâd suite à la plainte déposée par un entrepreneur accusant la conseillère d’avoir réclamé un pot-de-vin contre la délivrance d’une autorisation administrative».
Il a ajouté ce petit mot sous forme de boutade : «Comme tu vois, les femmes marocaines ne t’ont pas attendu pour être les égales des hommes». Il m’a coupé le sifflet. Ça m’apprendra à l’ouvrir quand tout le monde la ferme.
A demain