Chroniques

Le mot pour rire: Toujours plus fort, toujours plus vide…

© D.R

Je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi les Marocains et les Marocaines ne s’intéressent pas à la politique, ou si peu. Et bien, je pense avoir trouvé la réponse que je vais m’empresser de partager avec vous. Il faut vous dire d’abord qu’avant de la trouver, j’ai vécu, depuis longtemps d’ailleurs, avec une autre explication dont j’étais totalement convaincue, mais que j’ai décidé aujourd’hui de bannir à jamais : nous avons peur de la politique. En fait, pour être honnête, je dois dire que c’était tout-àfait vrai, mais ça, c’était avant, justement, il y a longtemps. Rappelez-vous, vous qui êtes de ma génération, c’est-à-dire, nous les ex-jeunes qui avons vécu, d’une manière directe ou indirecte, les années dites de plomb, ces années sombres mais qui avaient permis à beaucoup d’entre nous d’y voir un peu plus clair que les autres.

Rappelez-vous l’image qu’avaient nos parents et nos familles de la politique et qu’ils faisaient tout pour nous l’introduire dans nos crânes durs d’apprentis rebelles. Ils ne cessaient de nous répéter à longueur de journée : « Éloignez-vous de la politique pour ne pas vous attirer d’ennuis ». En vérité, ils n’avaient pas tort parce que, à cette époque, « faire de la politique », c’était prendre le risque de se retrouver dans de mauvais draps, voire pire. Oui, mais tout ça, c’était, je le répète, il y a longtemps. Mais aujourd’hui, me demanderiez-vous, pourquoi, d’après moi, nos concitoyens et concitoyennes continuent de fuir la politique et, surtout, les politiciens ? Justement, à cause de ces politiciens. C’est le grand Coluche qui disait « J'arrêterais de faire de la politique quand les politiciens arrêteront de nous faire rire ». Moi, ce n’est pas pour le contredire, mais, pour nous, je dirai plutôt le contraire : « Nous allons commencer à faire de la politique le jour où les politiciens cesseront d’essayer de nous faire rigoler ».

Je crois que c’est toujours Coluche qui a dit un jour que « La politique est trop sérieuse pour la laisser aux seuls politiciens ». Qu’est-ce qu’il avait raison ! Mais regardez donc ce que les nôtres en font ! Ils se prennent tous pour de grands orateurs alors que beaucoup d’entre eux ne sont que de piètres amuseurs. Ils croient que c’est en racontant une blague, en élevant la voix et en attaquant son adversaire en-dessous de la ceinture, et parfois au raz-des-coquelicots, qu’ils vont nous convaincre qu’ils sont les meilleurs et par conséquent, qu’on va les suivre. Non, messieurs-dames, il faudrait trouver autre chose. Si c’étaient les mauvaises vannes, les vibrations vocales et les effets de manche qui influençaient le plus les juges, il n’y aurait pas autant de voyous et de criminels en taule. Tant mieux d’ailleurs. « C’est toi qui…! ». Non, c’est toi le…! ». Tais-toi, sinon, je vais… ». Tu vas quoi ? Allez, dis-moi…! ».

Ça n’arrête jamais ! Surtout, quand ils ont une caméra en face d’eux. D’ailleurs, comme beaucoup, ces gens-là n’ont pas encore assimilé que la télécommande a été inventée justement pour ne plus les voir et surtout pour ne plus les entendre dire toutes leurs bêtises. Hélas, en zappant, on va ailleurs, et, j’y arrive, on ne s’intéresse plus à ce qui devrait nous intéresser le plus : la politique. Je ne sais qui a dit cette phrase si vraie et si pertinente : « Si tu ne t’intéresse pas à la politique, elle, elle s’intéresse à toi ». Et oui. Parce qu’après tout, même si on s’éloigne de la politique, les politiciens n’arrêteront jamais, eux, et continueront leur petit jeu. En notre nom. Tant pis pour nous ! Nous n’avions qu’à ne pas les laisser faire. Comment  faire ? Vous me poser encore la question ? Mais, tout simplement en leur coupant le sifflet. Comment ? Justement, en faisant de la politique, mais… autrement.

En attendant, je souhaite à tous ceux et à toutes celles qui, malgré tout, restent féru(e) s de la politique, un très bon week-end et, bien sûr, une très bonne fête.
Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : pourquoi ceux qui reprochent à nos chaînes de télé de continuer de faire la fête n’ont-ils pas décrété un deuil national ?

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