Chroniques

Lettre ouverte à mon futur ou ma future maire

© D.R

Malgré plusieurs relances (mais, ça, c’est une autre longue histoire que je vais peut-être écrire un jour, histoire de faire marrer les uns  et en faire pleurer d’autres),  mais c’est la première que j’écris à un  maire ou à une maire d’une manière aussi ouverte.

D’ailleurs, je ne m’attends pas non plus à avoir une réponse, mais l’essentiel c’est qu’il ou qu’elle va comprendre dès maintenant que je suis peut-être un peu timbré, mais pas tout à fait taré. En vérité, deux raisons principales m’ont poussé à vous écrire aujourd’hui, presque 4 mois avant votre heureuse élection. D’abord, commençons, justement, par la date des élections. Jusqu’à nouvel ordre, le scrutin est prévu le 4 septembre 2015.

C’est-à-dire un vendredi. Et alors ? Me rétorquiez-vous, puisque ça a toujours été comme ça, depuis la nuit des temps. D’accord, mais ce n’est pas parce qu’on a toujours fait une bêtise qu’on est obligé de la refaire tout le temps. Oui, Monsieur le Maire ou Madame la Maire, moi qui vous écris d’une manière aussi insolente, je dis publiquement que le jour du vendredi est un sacré mauvais choix pour voter. Je vais vous expliquer pourquoi. Tout d’abord, le vendredi, c’est un jour où l’on pense plus à se remplir la panse avec un bon couscous que d’aller remplir une urne qui, dans la plupart des cas, hélas, crie famine.

Je vous assure que je suis très sérieux. Le couscous est probablement presque aussi sacré pour les gourmands que la prière du vendredi l’est pour ceux qui sont pieux. Or, il y en a pas mal qui sont les deux et qui, après avoir accompli leur devoir envers Dieu, et avoir apprécié le bon plat de couscous préparé avec amour par leur mère, leur femme, leur sœur, leur copine, ou tout simplement, par le cuisinier du snack du coin, n’ont qu’une idée en tête, c’est de faire un bon somme réparateur, et comme je les comprends ! Alors, peut-on m’expliquer pourquoi on a choisi un jour aussi compliqué, pour que les citoyens et les citoyennes, du moins les pas beaucoup qui se sont vaillamment  inscrits sur les listes électorales, aillent courageusement accomplira aussi leur devoir national ? Et puis, a-t-on pensé à ceux et à celles qui travaillent ce jour-là, parce que, jusqu’à nouvel ordre également, le vendredi est un jour… ouvert.

A moins qu’on estime qu’il est normal de délaisser son lieu de travail à n’importe quel moment de cette journée pour aller choisir son représentant car cela serait beaucoup plus important que le boulot pour lequel on est payé. Et c’est la raison pour laquelle je pense qu’il y a si peu de votants et de votantes. D’ailleurs, je ne sais vraiment pas pourquoi on refuse d’opter pour le dimanche, c’est-à-dire un jour de repos, comme on le fait dans pratiquement tous les pays… démocratiques.

Oui, je sais que tout ça n’est pas de votre ressort, mais celui du législateur, mais si je vous en parle, c’est pour vous prévenir que ce n’est pas parce qu’on ne veut pas changer le jour de semaine du scrutin, ni le mode de scrutin qui vous permet d’être élu(e) vous-même, que vous allez profiter, vous aussi, pour faire ce que bon vous semble.

La 2ème raison pour laquelle j’ai décidé de vous écrire, c’est que je viens d’apprendre que cette histoire d’interdire à vos confrères et consœurs que vous êtes appelé(e) s à remplacer bientôt, de signer désormais des engagements n’est en fin de compte qu’une rumeur que j’ai moi-même colportée maladroitement, et je m’en excuse sincèrement.

Cela dit, je tiens à vous dire que si beaucoup de vos prédécesseurs et prédécesseuses ont fait un peu n’importe quoi, j’espère que vous, vous allez être à la hauteur de la confiance qui sera mise en vous et que vous allez, Monsieur mon futur maire ou Madame ma future maire, vous comporter comme notre propre père ou notre propre mère. Je sais que beaucoup de mes amis et mes proches vont me reprocher d’être toujours aussi naïf, mais je préfère être naïf qu’aigri, parce que qui dit aigri, dit fini, et moi, je viens juste de recommencer à rêver.

En attendant, permettez-moi de vous souhaiter à vous Monsieur mon futur maire ou à vous Madame ma future maire, ainsi qu’à toutes les naïves et à tous les naïfs comme moi qui croient en vous, un très bon week-end. Quant aux autres…

Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : comme je suis en train de perdre progressivement la tête, et que j’ai envie de participer à la campagne de don d’organes, qui pourrait être intéressé par un cerveau chroniquement rêveur ?

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