Chroniques

Point de vue: Stop aux amalgames !

© D.R

Pourquoi les médias continuent-ils d’utiliser tous azimuts le terme «tcharmil» pour désigner toutes les formes de criminalité ?

Le risque de stigmatisation est grand… Il faut appeler un criminel, un criminel, un acte délictueux, un acte délictueux et donc un délinquant reste passible des sanctions prévues par la loi… Il n’y a aucune raison de lui trouver un surnom pour le rendre plus «populaire». Attention danger !

Il est important dans ce contexte que des jeunes s’expriment pour ne pas laisser s’installer un climat de suspicion envers la jeunesse, désignée comme bouc émissaire de tous les maux. Cette réaction est saine. Je vous la propose en partage !
«Nous sommes tous vos enfants, nous sommes tous les enfants du Maroc»

Nous sommes jeunes, oui !

Nous aimons notre pays oui!

Nous sommes étudiant(e)s, travailleurs, en recherche d’emploi, en formation, en chômage, parfois révoltés, parfois résignés ou pleins d’espoir, confiants ou méfiants, insolents, porteurs d’espérance, de changement…Oui nous sommes jeunes et tous ces sentiments nous traversent tour à tour, il n’empêche, nous sommes l’avenir et nous n’entendons pas le subir mais bien au contraire le construire.

Notre société a encore bien du mal à nous reconnaître en tant qu’acteurs à part entière, et pourtant!!!! Nous sommes non seulement porteurs d’un patrimoine mais aussi vecteurs d’un futur…

Notre société est dure et notre place reste à conquérir, un «débat» fortement chauffé à blanc s’est installé depuis quelques semaines sur le climat d’insécurité régnant dans certaines villes – notamment Casablanca – la criminalité existe, elle est de tout temps, elle est de partout ! Elle doit être combattue car chaque citoyen(ne) a le droit de vivre en sécurité, les moyens passent bien sûr par la répression (même s’il reste à inventer de nouvelles formes telles les peines de substitution) mais aussi par l’éducation, la sensibilisation, la prévention, l’insertion…
Du débat sur l’insécurité nous sommes passés à une forme de discrimination, de «mise au ban» d’une partie de la jeunesse puis à la caricature, où l’amalgame a été fait entre «looks» et banditisme…

Les réseaux sociaux, les médias, les faiseurs d’opinion ont une responsabilité : celle de ne pas tomber dans l’intox et la rumeur, et de parler avec autant de verve de la jeunesse qui avance, qui se bat, qui a la rage de vaincre; les décideurs, les élus, les gouvernants ont une responsabilité : créer les conditions de l’insertion de la jeunesse, nous-mêmes – jeunes – avons une responsabilité vis-à-vis de nos parents, de la société, de notre pays…

Nous en sommes conscients, nous ne nous dérobons pas , mieux nous y sommes prêts !
Pour cela nous souhaitons – par ce texte –  dire que désigner la jeunesse comme responsable  du malaise social est stigmatisant et injuste, dire que nous voulons vivre dans une société où il fait bon vivre-ensemble, y vivre tous ensemble – et y participer – dire qu’il serait dangereux de dresser la société contre sa jeunesse, la jeunesse contre la société, une partie de la jeunesse contre une autre, enfin (re)dire, que nous sommes TOUS LES ENFANTS DU MAROC, oui ! Nous sommes TOUS VOS ENFANTS !

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