Chroniques

Scène incroyable à un feu rouge de Casablanca

© D.R

Scène incroyable  à un feu rouge du centre ville de Casablanca. Hier, la circulation a rendu la ville folle. Comme d’habitude. Rien de nouveau sous le soleil de Dieu, dirait l’autre. Les conducteurs et les piétons ne savent plus où donner de la tête. Ramadan aidant, on peut dire que les uns et les autres perdent un peu les pédales. 

Quoi qu’il en soit, nous sommes donc au feu rouge. Un couple de touristes européens attend le signal pour traverser la route. Ils sont là, respectueux de la débandade qui se joue devant eux. Aucun citoyen autochtone n’a daigné s’arrêter laissant les voitures passer en attendant le feu rouge et traverser comme on devrait normalement le faire. Les voitures  n’arrivent pas à avancer. Ça  klaxonne de partout. Une cacophonie de tous les diables.

Des cris, des injures, des débuts de bagarres… les deux étrangers sont toujours là, sur le trottoir à attendre leur tour pour passer de l’autre coté de la voie. Et ils regardent ce spectacle inédit. C’est simple, hommes, femmes, garçons, filles, jeunes, moins jeunes, petits, tout le monde passe au milieu des voitures et des motos. Juste on traverse quitte à entrer en collision avec une bagnole ou heurter une moto. On marche et on ne s’occupe pas du reste. C’est aux engins de s’arrêter, de respecter les passants…

Le feu est vert mais personne ne veut s’arrêter. Mon ami me dit : «Tu vois, ces européens doivent se dire quel peuple non-civilisé !» Faut-il répondre à ce type de lapalissade. Je regarde aussi et je fais attention aux gestes des touristes. Ils sont ébahis devant autant d’anarchie, de non-respect de rien. Ils n’en reviennent pas.  Le spectacle a duré plus longtemps que prévu, vu que les voitures ne pouvaient pas circuler à moins d’écraser les piétons et ces derniers ne voulant pas céder d’un pouce leur place, c’est l’embouteillage.

Car, dans la foulée, les autres feux ont livré leur cuvée et va pour une demi-heure de folie. Bruit, nuisance, injures et hurlements. Les touristes ont fini par rebrousser chemin. Ils ne voulaient plus traverser. Ils n’ont laissé rien transparaître de leur état : ni colère, ni lassitude. Rien. Juste un hochement de tête et un sourire à peine esquissé.

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