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Double crime ignoble à Safi

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Il se tient devant un policier pour lui confier qu’il veut juste se présenter de son plein gré à la justice. Pour quelle raison ?, lui demande le policier qui s’attendait à tout sauf cette réponse choquante : «J’ai tué ma femme et ma fille». Aussitôt, le policier le menotte et le conduit directement au bureau de son chef. Le préfet de police de la ville, le chef de la police judiciaire préfectorale et le parquet général près la Cour d’appel sont alertés. Tout le monde se mobilise et se retrouve quelques minutes plus tard au bureau du chef de police. «Où sont les cadavres ?» était bien sûr la première question que le représentant du parquet général a posée à Brahim. Celui-ci ayant visiblement pris la décision de cracher tout le morceau, répond avec un sourire aux lèvres : «Ils sont encore à la maison».

Rapidement, le fourgon démarre. Il arrive au quartier où demeurent Brahim, 42 ans, sa femme, 41 ans et sa fillette qui vient à peine d’achever son cinquième mois. Brahim descend du fourgon. Les badauds s’attroupent. Entouré de policiers, il traîne ses pas vers la terrasse d’un immeuble où se situe son unique chambre de quelque cinq mètres carrés. Les policiers y entrent et effectivement l’épouse et sa fille étaient étalées corps sans vie, gisant dans une mare de sang. Le fourgon mortuaire arrive pour évacuer les deux cadavres vers la morgue. Les policiers qui viennent d’effectuer le constat d’usage conduisent une fois encore le mis en cause vers le commissariat de police pour dresser un PV de constat.

Le lundi 24 août, au début de l’après-midi, Brahim a été conduit une nouvelle fois vers la scène du crime, mais cette fois pour la reconstitution. Avec un sang-froid, il y rentre et commence à expliquer aux enquêteurs comment il a commis son double crime.

Marchand ambulant de son état au marché Sidi Abdelkrim, il est retourné, le soir du vendredi 21 août, plus que jamais décidé à en finir avec sa femme et sa fille. Car, cette idée criminelle lui trottait depuis quelques jours dans la tête. Vers 5 h du matin du samedi, sa femme et sa fille plongeaient dans un profond sommeil. Brahim a saisi un couteau. Et en un clin d’œil, il s’est dirigé vers le lit sur lequel l’épouse était allongée sur le ventre. Rapidement, il passe le couteau au niveau de sa nuque. Elle a tenté de demander secours. Mais en vain. Car, il lui a mis la main sur la bouche. N’étant pas tranchant, le couteau n’arrive pas à l’achever. Et par un second, bien aiguisé, Brahim l’a égorgée comme un mouton. Après quoi, il a criblé son corps d’autres coups. Sa fille de cinq mois s’est réveillée en sanglotant.

Il l’a fixée par ses regards. Et il a décidé de la liquider également. Il a tenté de l’étouffer par ses deux mains, puis par une corde en plastique avant de mettre fin à ses jours en pressant son cou avec un morceau de bois. Après avoir nettoyé ses mains et changé ses vêtements, il a allumé une cigarette en tout regardant les deux cadavres.  Vers 7 h du matin, il est sorti de chez lui. Il est ensuite allé acheter une Vodka pour regagner la Corniche et a commencé à s’enivrer. Une fois la bouteille vidée, il a décidé de se présenter de son plein gré à la police. Pour quel mobile a-t-il commis ce double crime ? Une fois au bureau, devant les enquêteurs, Brahim explique qu’il croyait que sa femme le trompait.
«Sa dernière fille n’était pas la mienne. Car, par un simple calcul, j’ai découvert qu’elle était tombée enceinte quand j’étais en prison», prétend-il.

Mercredi 26 août, Brahim a été traduit devant le parquet général et puis devant le juge d’instruction près la Cour d’appel de Safi.

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