Eux-mêmes ont besoin d’une femmes pour s’occuper d’eux. Certes, son ami ne supporte plus sa vie de veuf.
Sans aucun doute il rêve en rentrant chez lui, le soir, de se retrouver lui aussi face à une épouse qui lui a tout préparé. Mais, il craint que ses enfants qui ont perdu, il y a juste tout une année, leur maman n’acceptent pas une deuxième femme. «Non, ils l’accepteront parce que eux aussi ont besoin qu’on prenne soin d’eux», essaie-t-il de le convaincre. Et enfin, après moult conversations, il accepte. Encore faut-il trouver une femme qui accepte comme mari un père et ses trois garçons. Là aussi l’ami lui est d’un grand secours. Il semble avoir déjà choisi l’épouse, qui n’est autre qu’une membre de sa famille, une veuve, quadragénaire, mère de deux garçons.
Nous sommes à Zagora, la ville où l’histoire s’est déroulée il y a uniquement quelques jours. L’ami n’a pas de temps à perdre. Rapidement, il se rend chez la principale intéressée qui accepte, en principe, la proposition. Ayant perdu elle aussi son mari il y a plus de deux ans, elle veut refaire sa vie avec un autre homme. Les deux veufs se rencontrent et décident de continuer ensemble la vie. Ils fixent également la date de la nuit de noces. Ce n’est que plus tard que les deux enfants de la future épouse, âgés respectivement de vingt et vingt-trois ans, qui gagnent leur pain hors de leur ville, Zagora, sont informés.
En effet, ils n’en croient pas leurs oreilles et pour en avoir le cœur net ils décident de se rendre chez eux. Une fois sur place, ils apprennent que l’information est véridique, mais ils s’opposent à ce mariage. Ils apprennent également que la personne qui a joué le rôle d’intermédiaire n’est autre que l’ami du futur mari de leur mère qui est également membre de leur famille. Aussitôt, ils ont fomenté une vengeance terrible : mettre le feu à cette personne. Effectivement, ils achètent de l’essence et se rendent chez lui. Ils l’appellent. Une fois planté devant eux, ils l’aspergent d’essence avant de lui mettre le feu. Avec des brûlures du troisième degré, l’ami a été évacué vers l’hôpital Ibn Tofaïl, à Marrakech, et les deux frères ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d’appel d’Ouarzazate.