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Les intrigues de Ali Bourequat

© D.R

Ali Auguste Bourequat, 67 ans, fait partie du cercle de ceux qui se sont incrustés dans l’affaire Hicham Mandari et de sa nébuleuse. Ce Franco-marocain se targue d’ailleurs de détenir un dossier volumineux sur cette histoire ténébreuse. Un coup de bluff. Quel intérêt a-t-il à s’immiscer dans une affaire qui, a priori, ne le concerne ni de près ni de loin? En quoi les tribulations de Mandari peuvent-elles l’intéresser ?
Ali Bourequat est connu des autorités marocaines pour avoir passé, lui et ses deux frères, Midhat et Bayazid, près de deux décennies dans le bagne de Tazmamart. Arrêtés en 1973 pour leur participation présumée dans les deux putschs manqués contre feu S.M Hassan II, ils seront libérés en 1991. Les Bourequat avaient, avant que leur vie ne bascule, leurs entrées dans l’establishment et participaient aux soirées les plus courues de Rabat. C’étaient des gens réputés de bonne famille, lotis en argent, mais qui ont trop joué avec le feu en fricotant notamment avec des services étrangers. Dans quelle mesure cette accusation est fondée ? On ne le saura peut-être jamais. Une chose est sûre : les Bourequat nieront toute implication dans ce qui leur est reproché. Mais pourquoi alors avoir subi les foudres du régime?
Les Bourequat, notamment Ali qui est le frère cadet, feront beaucoup de bruit après leur élargissement. En 1995, Ali décidera de s’installer comme réfugié politique, non pas en France, mais aux Etats-Unis, arguant qu’il craint d’être victime d’un coup des services hexagonaux. Dans sa déposition pour obtenir l’asile politique aux Etats-Unis, il explique : “ Moi, Ali Bourequat, demande l’asile politique aux Etats-Unis du fait que je crains d’être persécuté par le gouvernement français si je retourne en France. Après avoir été emprisonné plus de dix-huit ans (au Maroc), je suis retourné en France en janvier 1992. J’ai commencé alors à m’exprimer au sujet d’informations que j’avais reçues concernant l’implication d’officiels français dans le trafic de drogues (…) J’avais de surcroît des informations quant à l’enlèvement et au meurtre de Mehdi Ben Barka“. Si ce n’est pas du bluff, cela y ressemble beaucoup.
Ces frères Dalton d’un autre genre obtiendront, sous la pression, une indemnisation de l’État marocain à hauteur de 10 millions de FF chacun en contrepartie de leur silence. Mais Ali Bourequat ne respectera pas le deal, puisqu’il sortira en 1993 chez Robert Laffont un livre-témoignage intitulé : “18 ans de solitude à Tazmamart”. Voilà que Ali Bourequat, qui vit au Texas, réapparaît à la faveur de l’affaire Mandari où il a joué un rôle certain sur fond d’argent, d’intrigues et de manipulation.

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