On ne trouve pas une majorité au Parlement par hasard. Et on ne trouve pas, non plus, le président d’un Parlement dans une pochette-surprise. L’idée d’aller au Parlement et de voir, à la faveur de candidatures multiples, qui sera le président et quelle majorité va voter pour lui, est une très mauvaise idée. C’est une combine politique — quand ce n’est pas une posture abusive de négociation — qui nuit à la clarté démocratique. Si pour être élu au perchoir, il faut accepter la voix de n’importe quel quidam, cela est politiquement peu honorable d’autant plus que dans ce domaine particulier on est supposé avoir, naturellement, des alliés, des associés, des amis, des adversaires, des contradicteurs, des ennemis ou que sais-je encore ? Tout ne vaut pas tout, et inversement. Maintenant, dire que cette majorité parlementaire improbable pourrait servir de base à une majorité gouvernementale opportune est, également, déplorable aux yeux de l’opinion publique déjà passablement écœurée. Si le premier parti du pays est amené, selon la méthodologie démocratique, à prendre la Primature, le second parti politique, issu des urnes, est légitimement fondé, selon cette même méthodologie, à aspirer à présider le Parlement. Sortir de ce schéma— au-delà du fait pour certains de vouloir transformer une défaite électorale lamentable en une victoire politicienne peu glorieuse — c’est, vraiment, se moquer, une nouvelle fois, encore, des Marocains.