Au Maroc et dans l’arène très disputée des compactes tricorps, la Toyota Corolla s’est plus que forgé un nom : elle a été le leader incontesté de ce segment et ce, durant des années. En effet, celle qui est considérée comme «LA» voiture la plus vendue dans le monde (plus de 32 millions d’unités depuis 1966) a dominé le marché national des berlines compactes à trois volumes, avec plus de 11.000 unités vendues depuis son introduction en 1996 et une part de marché (de ce segment) considérable qui avait atteint son apogée en 2005 (35%). C’est dire combien son remplacement n’est pas une affaire si simple, d’autant plus qu’il s’agit du segment le plus disputé. Toyota du Maroc (TDM) a donc pris le temps de mûrir son coup. Près d’un an après la révélation mondiale de la nouvelle Corolla tricorps (lors du Salon d’Helsinki), celle-ci est enfin disponible dans le catalogue de TDM. Ce dernier l’a baptisée Corolla Millenium. Un nom éloquent comme pour dire combien cette Corolla de 10ème génération a opéré un virage radical par rapport à celle qu’elle remplace.
Esthétiquement tout d’abord, avec une silhouette affinée et plus élégante, mais avec une certaine sobriété des lignes. Outre une face avant au regard et composants inédits, la Corolla a également vu son profil évolué, avec notamment une ceinture de caisse rehaussée et une lunette arrière plus inclinée. A l’arrière, la malle droite et les feux redessinés constituent l’autre signature esthétique de la Corolla Millenium. Mais surtout, l’auto s’est autorisée une bonne prise de centimètres atteignant ainsi 4,54 mètres en longueur (+13 cm par rapport à l’ancienne), sur une largeur de 1,76 (+5 cm). Idem pour le coffre qui dont la capacité est passé de 437 à 450 litres. Il en ressort une berline visuellement plus statutaire et à la lisière du segment un cran supérieur, soit celui des familiales. Cela malgré le fait que la hauteur (1,47m) et l’empattement (2,60m) n’aient pas été modifiés. En fait, sur le plan structurel, le souci du constructeur japonais a été principalement de peaufiner tous les aspects de la Corolla. C’est le cas de l’aérodynamique avec un Cx de 0,29 ou encore, de la sécurité, avec -entre autres- une disposition basse du bloc moteur qui, en cas de choc frontal, a plus de chance de coulisser vers le bas que de faire son intrusion dans l’habitacle. La Corolla Millenium se veut ainsi une compacte bien pensée. C’est d’ailleurs dans cette même veine que l’aménagement de l’habitacle a été étudié, comme le souligne le constructeur nippon qui parle d’une «gestion intelligente de l’espace intérieur». Cela s’entend d’abord par un poste de conduite des plus ergonomiques, à l’image de celui étrenné par l’Auris. Il y a ensuite la sensation de bien-être et d’espace optimisée par le truchement de différents aspects tels que le plancher plat, le nouveau dessin des sièges ou encore, les 22 espaces de rangement disponibles dont une double boîte à gant. Un premier contact avec cette berline a permis de constater une qualité perçue encore plus élevée que celle que l’on connaissait à ce modèle. A certains égards (intérieurs), la Corolla Millenium se rapproche même de l’Avensis ! En revanche, ce constat ne suit pas vraiment pour ce qui est des motorisations. Et pour cause, les trois blocs retenus par TDM à savoir, le 1.4 litre VVT-i de 97 chevaux, le 1.4 D4-D de 90 ch et l’ancien 2.0 litres Diesel atmosphérique (de 77 ch) développent tous moins de 100 ch. En revanche, ils ont tous pour point commun leur frugalité, surtout le 1.4 l D4-D, dont la consommation moyenne est de 6,7 l/100 km et qui a pour particularité d’être l’un des plus légers au monde, puisqu’il est entièrement fait en aluminium. Question équipement, trois niveaux de finition sont disponibles : Terra, Sol et Pack Luxe. Le premier niveau se veut d’emblée complet (ABS avec EBD, climatisation, airbags frontaux-latéraux-rideaux, lecteur CD avec décodeur MP3, ordinateur de bord…), tandis que le second met le paquet en offrant notamment, une sellerie en velours, un volant gainé de cuir et intégrant des commandes audio, la climatisation automatique, des jantes en aluminium de 15 pouces, les capteurs de pluie et de luminosité, des phares anti-brouillard ou encore, un rétroviseur intérieur anti-éblouissement. Quant à la livrée Pack Luxe, elle se veut intermédiaire entre les deux autres et reste l’apanage exclusif de la Corolla Millenium 2.0 l D. «Intermédiaire», dans le sens où elle (la finition Pack Luxe) se passe de quelques équipements comme, l’ABS, les jantes en alu, les airbags rideaux, l’ordinateur de bord, l’allumage automatique des phares, le détecteur de pluie. Pour ce qui est des prix de la gamme Corolla Millenium, ils oscillent entre 206.900 DH pour la Corolla 1.4 VVT-i à finition Terra à 250.900 DH pour la version 1.4 D4-D Sol. Un positionnement tarifaire qui s’inscrit, à la fois, un cran au dessus de celui pratiqué pour l’ancienne Corolla, et en chevauchement avec celui de l’Auris qui, elle, a remplacé la Corolla Five. A la question de savoir s’il y avait une éventualité de cannibalisation entre les deux modèles (Corolla Millenium et Auris), les responsables de TDM ne s’inquiètent pas. Et pour cause, l’Auris a pu maintenir les ventes que réalisait la Corolla Five, bien qu’elle en soit plus chère de 20 à 25%. Quant aux objectif de ventes, ils sont à la fois ambitieux et réalisables. En effet, selon Adil Bennani, le directeur général de Toyota du Maroc, la Corolla Millenium est capable de séduire 2.600 clients sur une année pleine comme 2008. Un volume de ventes qui correspondrait à une part de marché de 30% sur le segment des compactes tricorps. De ce fait, la Corolla Millenium semble constituer pour Toyota du Maroc «LE» modèle de la reconquête du marché des voitures importées. Un leadership que le représentant du premier constructeur automobile mondial avait assuré durant ces trois dernières années grâce, justement, au succès de la précédente Corolla. Sa remplaçante ne devrait donc pas trouver de difficulté à s’imposer.
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