Culture

Les Hoba Hoba Spirit vont de l’avant

© D.R

Un an à peine après la sortie de «Trabando », le groupe casablancais récidive. Il sort un quatrième album intitulé «Al Goudam », disponible en téléchargement gratuit sur le site (www.hoba2008.com) depuis le 25 février.
Dès le premier morceau, les Hoba Hoba Spirit annoncent la couleur. Dans un rock métal où l’on sent se cacher le rythme chaâbi hybride qui surgira au refrain, les Hoba Hoba dressent leur bilan sur l’actualité nationale.  Premier titre, «Radio Hoba» s’adresse à ses auditeurs -comme tout au long de l’album- dans un mélange de langues (anglais, français, darija) et les invite à monter le volume.
On y critique à «gueule ouverte» et dans un semblant d’ironie toutes les hypocrisies. Hoba cherche à comprendre et  se demande s’il n’y a pas quelque chose qui lui échappe. «On est toujours obsédé par les mêmes questions : qui sommes-nous, où va-t-on ? Comment vivre la tête haute sans renier ses principes, sans se compromettre ? Comment continuer à avancer ? C’est ça, le sujet de quasiment tous nos morceaux. ça, plus l’envie de faire la fête, de partager de l’énergie, de toucher les gens», déclare Réda Allali, le leader du groupe.
De là, avec toujours un  ton d’autodérision, les cinq musiciens casablancais visitent dans «Al Goudam», différents styles musicaux utilisant chacun comme vecteur à leurs thèmes. Le reggae, genre universel et par définition engagé, est celui de la chanson «Anarchie mondiale» où l’on dénonce le découpage de la planète en deux parties (noir / blanc, bon / méchant, nord / sud…). «Femme actuelle», une chanson raï, dresse un portrait amusant de la femme moderne avec ses chichis et coquetteries. Le titre «Wakel chareb na3ess»  est comme par hasard un châabi, duo avec Abdelaziz Stati, qui s’installe sans effort dans le groove des Casablancais. «Ça a toujours été la philosophie du groupe, de partager, de faire de la musique pour échanger quelque chose, de surprendre et de se faire plaisir avant tout. Lorsque Stati a commencé à jouer, on avait tous la chair de poule parce que cette musique, cette kamanja c’est nos racines à tous, c’est celle qui fait vibrer tout le monde. Finalement, le titre est quasiment une improvisation, un échange, un mélange plus qu’un choc», explique Réda. On peut également citer « Rabe3a », l’histoire d’un quinquagénaire amoureux de sa voiture – la R12 de la pochette, et qui change de vie sur un coup de tête, le tout raconté sur fond de ballade à la Springsteen. Ou encore «Jdoudna kanou shah», une étonnante visite rock de l’histoire officielle du Maroc ou «Spoutnik» où le chanteur explique : «comme un spoutnik, le Maroc a décollé mais le choix de l’orbite n’est pas encore fixé».  Au cours d’une année 2007 où les Hoba ont enchaîné 60 concerts à travers 7 pays différents, la confiance acquise du groupe est remarquable.  Les Hoba offrent là dix titres où la haiha musique et la spontanéité restent leurs mots-clés. Les Hoba Hoba brouillent les pistes entre musique de fête et musique engagée. Ils mettent le banal du quotidien et sa gravité au même niveau nourrissant ainsi une conception de l’art qui leur est propre et qu’ils explicitent en nommant leur album «Al Goudam» : Les hoba veulent être l’avant-garde.

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