ALM : Comment passez-vous votre journée pendant le mois de Ramadan?
Farida Belyazid : Je ne change pas mes habitudes. Je suis toujours dynamique et mon rythme de vie est pratiquement le même. Je m’estime heureuse d’habiter à la Casbah où Ramadan garde toujours son charme. Je trouve un grand plaisir d’entendre neffar et ghayat animer les soirées ramadanesques de mon quartier. Je passe mon temps à prier et je me sens beaucoup plus proche du Dieu pendant ce mois béni. Cette ambiance religieuse me rappelle la «Omra» que j’ai effectuée, il n’y a pas longtemps, durant le mois de Ramadan. Je lis beaucoup et je préfère écrire après la rupture du jeûne. Je suis en pleine préparation pour mon prochain téléfilm «Secrets de famille», produit par 2M. Je viens de choisir les acteurs principaux dont je préfère livrer leurs noms une fois les accords conclus. J’entame le casting pour la sélection des autres acteurs pendant ce mois sacré.
Avez- vous du temps pour cuisiner et faire vos courses ?
Je fais chaque jour mes courses après la prière d’Al Asr que j’ai l’habitude d’effectuer à la mosquée. Ce qui me permet de passer par le grand Socco (Souk Bara) où se trouvent le marché central, le marché aux poissons et les étalages de chhiwat. Mes achats sont souvent destinés pour la préparation des repas du lendemain. J’essaie de ne pas en abuser. Car je suis contre la frénésie d’achat qui marque ce mois sacré. Cependant, je n’arrive pas à cuisiner quotidiennement. Comme je vis seule avec mon fils, je trouve très difficile de cuisiner uniquement pour deux personnes. Heureusement, il y a une femme qui m’aide à faire la cuisine et d’autres travaux domestiques. Mais je tiens à préparer moi- même quelques chhiwat de Ramadan lorsque nous invitons des amis pour le repas du ftour. Cependant je continue depuis toujours à acheter Chebbakia. C’est une décision que j’ai prise depuis mon premier Ramadan de jeune femme mariée. Car j’aimais Chebbakia que nous préparait ma mère. Je viens de découvrir dernièrement et grâce à l’artiste tangérois Larbi Yacoubi un pâtissier qui vend de magnifiques gâteaux et Chabbakia d’où j’ai commencé à m’en approvisionner.
Qu’est-ce que vous préparez pour votre table de ftour ?
Elle comporte presque toutes les recettes préparées habituellement pour le repas de la rupture du jeûne dont la Harira, Chebbakia, les jus et les crêpes traditionnelles. Je veux ainsi plaire aux goûts de mon fils, de ses amis et de sa fiancée qu’il a l’habitude d’inviter de temps en temps pour partager notre repas du ftour. Personnellement, j’aime beaucoup la Harira mais je ne peux pas en prendre tous les jours pour éviter des problèmes gastriques. Je la remplace par la soupe de Smida préparé avec nafaâ (aneth) ou la soupe aux légumes. Je raffole du poisson et j’en prépare presque quotidiennement pour le repas du ftour.
Que préparez-vous pour le dîner et le Shor ?
Personnellement, je trouve que ftour est un repas très important. Il m’arrive quelquefois de prendre pendant le dîner une salade ou du poisson avant de me mettre au lit. Je tiens à dormir suffisamment pour être le lendemain en forme pour bien accomplir le jeûne et mes prières. Je tiens à me réveiller pour prendre mon repas du Shor. Lequel est composé généralement du pain grillé, de l’huile d’olive et un café au lait que j’ai l’habitude de prendre comme petit déjeuner pendant les jours ordinaires.
Pratiquez- vous un sport ?
Je ne pratique pas un sport précis, mais je fais beaucoup de marche. Je trouve que les prières constituent un sport puisqu’ils permettent de mettre notre corps en mouvement.
Gardez-vous un souvenir particulier de ce mois sacré ?
Ramadan me rappelle surtout mon enfance qui fut heureuse. Ma sœur, mon frère et moi étions presque de même âge et fascinés par l’ambiance ramadanesque. Nous étions contents de nous réveiller comme les grands pour prendre notre repas du Shour.
