Culture

Hicham Lahlou, l’ambassadeur du design marocain

© D.R

Le designer Hicham Lahlou l’invité était le lundi 18 octobre de l’émission «Tendance jeune» animée par Hicham Lazrek de radio Chaîne Inter. En quelques années, ce jeune précurseur du design marocain a su se démarquer et se faire un nom. Sa marque «Hicham Lahlou Designer» est déjà présente à Paris, Milan et Dubaï. Cette griffe dans le design haut de gamme a travaillé pour les plus grandes marques internationales de luxe. Il parvient à se tailler une place de choix dans la cour des grands. Sa notoriété sans nul doute, qui, comme Rome, ne s’est pas bâtie en un jour. Hicham a dû travailler très dur pour parvenir à ce résultat et avoir un carnet d’adresse à faire pâlir d’envie bon nombre de designers. «Je ne m’assieds pas sur mes lauriers. Dans mon travail, il n’y a pas de place pour la médiocrité. Je dois sans cesse exceller dans ce que j’entreprends. Quand on est passionné, on doit donner le meilleur de nous-mêmes», affirme Hicham. Pour ses amis, entre autre, Corinne Breuze, ambassadrice de France en Jordanie, Hicham Lahlou est un designer au talent incommensurable. «La créativité et le dynamisme sont ses principales qualités. Il sait rendre beau les objets utiles et utiles les beaux objets. Hicham est l’ambassadeur du savoir-faire marocain, de l’art de vivre à la française», déclare t-elle.Ce fer de lance du design au Maroc est né en 1973 à Rabat. Tout petit, Hicham était loin d’être un petit ange comme le confirme son cousin Hassan, artiste-peintre. «On faisait plein de bêtises au point où l’on rendait fou nos parents.Il faut dire qu’à cet âge, on était inconscient et on cherchait constamment à s’amuser», affirme Hassan. Alors qu’il n’était qu’un enfant, il rêvait de devenir pilote. Mais le destin en a voulu autrement. Son Bac en poche, son père l’inscrit à l’Ecole supérieure des arts modernes. Il quitte par la suite sa ville natale pour la France. C’est à Paris, à la prestigieuse Académie Charpentier qu’il étudie l’architecture d’intérieur et le design. Cinq années plus tard, il décroche son diplôme. Il effectuera plusieurs stages notamment à Airbus Industrie et chez Siemens et collabore avec des architectes renommés comme Aziz Lazrak. L’aventure pour ce jeune designer de 37 ans commence réellement en 1999. Il présente sa célèbre théière Koubba à l’exposition «Regard sur le design au Maroc». Ce modèle ciselé en argent fait aujourd’hui partie intégrante des fonds permanents du Wereld Museum de Rotterdam. Et le succès s’enchaîne. On le retrouve quelques années plus tard avec un chef-d’œuvre unique «La baignoire Aquamar» qui a été choisie récemment parmi les 1 000 objets design 2010 les plus cultes dans le monde, par la revue américaine AD (Architectural Digest). En parlant de sa bignoire, Hicham la personnifie et la décrit comme une femme. «Je l’ai appelé Aquamar car Aqua signifie eau et mar en allusion à mon pays, le Maroc. Elle a une forme très généreuse et est très sensuelle», dit-il. Mais quel est l’objet qu’il rêve d’inventer? Aussi bizarre que cela puisse paraître «une montre qui aurait le pouvoir d’arrêter le temps». Dans toutes ses créations, Hicham tire son inspiration de ses voyages et de ses rencontres. «Le principal moteur de mon inspiration ce sont les gens.C’est le positivisme des personnes, de la société», dit-il. Selon son cousin Hassan, Hicham s’imprègne de la peinture et la sculpture dans ses créations. «Il adore la peinture. Elle l’influence dans son design et dans sa vision des choses», précise-t-il. Hicham se considère avant tout comme un artiste et un designer universel. «Les designers ne sont pas des amuseurs publics.Nous ne sommes pas là pour amuser la galerie, faire des expositions. La création n’est pas une fin en soi. Il est important d’examiner quelles sont les valeurs humaines, artistiques du designer et qu’est- ce qu’il apporte réellement à son pays», explique Hicham. Il a parcouru le monde et à exposer ses œuvres un peu partout: Brésil, Hong Kong, Italie, France et il se rendra prochainement à Dakar pour un méga événement sur le design. Hicham Lahlou s’est vu décerné de nombreuses récompenses parmi lesquelles le Trophée Maroc design 2005, décerné par les designers marocains. Ses collections ont obtenu à deux reprises le label de l’Observeur du Design 2009. Hicham ne cesse de faire parler de lui. Il a aussi été choisi comme jury pour le lancement du cinquantenaire de la célèbre marque française Roche Bobois qui a lancé un concours international de design. Ce concours est ouvert aux jeunes étudiants marocains en design au Maroc et dans le monde. Lors de la Marrakech Art Fair, Hicham a exposé ses dernières créations sur l’espace de la Galerie parisienne Enrico Navarra et a rencontré Olivier Picasso, le petit-fils du plus grand artiste du 20 ème siècle. «Quand je l’ai rencontré, j’étais profondément ému.Il m’a félicité pour mon travail, ce qui m’a profondément touché», dit-il. Difficile de parler de Hicham Lahlou sans évoquer la première Fédération Marocaine du design et du design industriel (FEMADE). «L’objectif de cette fédération est de catalyser l’innovation par le design dans les PME et l’industrie nationale en participant à l’émergence industrielle des marques, des produits et des services. Et ce afin de rendre les marques et les produits marocains les plus cohérents possibles», explique le président fondateur. Depuis 15 ans, la quête de Hicham est de communiquer sur les valeurs de son métier. «Faire connaître aux gens le design industriel n’est pas évident dans un pays où il y a forte tradition artisanale», conclut-il.

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