Culture

Prémunir son enfant contre la drogue

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Tout adolescent n’est à l’abri des périls au sein des établissements scolaires. Le premier danger est occasionné par la circulation des drogues dans ces lieux d’apprentissage et de savoir. En effet, le phénomène prend davantage des dimensions plus graves et le nombre des victimes ne cesse d’augmenter. De même, le prix des substances subit des fluctuations. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par la caravane «Non au karkoubi». Dans ce sens, le coordinateur général de cette caravane, Abdelkebir El Assi, dévoile qu’«en 2005-2006, le prix était moins cher. Mais, depuis la mi-2006 jusqu’à 2009, le prix des psychotropes a atteint 30 DH. Et depuis le début 2009 jusqu’à présent, le coût a connu une baisse pour s’établir entre 10 à 20 DH». En outre, la consommation des psychotropes diffère selon l’emplacement de l’établissement scolaire. Ainsi, le même sondage révèle que 50 à 60 élèves sur 400 s’adonnent à la drogue ou la cigarette. Ils consomment, entre autres, le maâjoun, karkoubi, haschish, kala, chkilita et nafha. Cependant, il existe une différence au niveau de la quantité consommée et la qualité dans les établissements situés dans des quartiers huppés. La caravane «Non au karkoubi» a révélé, à cet égard, que depuis 2004 jusqu’à présent les élèves consomment la cocaïne, le haschish et les comprimés psychotropes. Le taux des élèves qui fument a atteint 40% et 20 % s’adonnent au haschish. Ceci étant, ces chiffres peuvent se voir augmenter au fil des années. Mais quels sont les facteurs pouvant favoriser cette hausse et poussant les adolescents à s’adonner à la drogue ?
Selon le Dr. Youssef Mouhi, psychiatre, cette tranche souffre de plusieurs problèmes. A commencer par l’estime de soi et la pression familiale, le manque d’affection, de sécurité et de limites tracées par les parents. Parallèlement, ces adolescents sont animés par la curiosité et par le besoin de s’affirmer comme ils optent pour le profil de prise de risque et tentent de fuir les adultes qu’ils vont être. En outre, «les gens qui se droguent sont frustrés, inhibés ou angoissés. Ils ont besoin d’une drogue pour s’affirmer socialement, alors en se droguant, ils font peur aux gens et ils les respectent», explique Dr Mouhi. Pour protéger cette frange sociale vulnérable et accessible à la drogue, notre psychiatre avance trois modalités, à savoir la guidance parentale, l’éducation par les pairs qui doit se faire par des jeunes du même établissement scolaire sous la supervision d’un adulte et la discussion en apprenant à son enfant à avoir une opinion personnelle. Cependant, la protection contre les dangers des psychotropes n’est pas l’apanage des parents. Les établissements scolaires doivent assumer, à leur tour, cette responsabilité. Dans ce sens, plusieurs campagnes de sensibilisation ont été organisées. Nonobstant, «c’est l’entourage de l’établissement qui pose problème», martèle Mohamed El Abidi, président de l’Association des parents d’élèves et professeur d’histoire-géographie au collège Al Boustane à Salé. «Même les filles s’adonnent à la drogue. Et pire encore, on en met dans les gâteaux», a-t-il enchaîné. Face à cette situation, l’adolescent doit faire preuve de vigilance pour fuir les filets de la drogue. «Les parents, quant à eux, doivent s’ouvrir sur l’établissement scolaire», ajoute M. El Abidi. De surcroît, l’élaboration d’une stratégie dédiée au phénomène est vivement souhaitée. «On ne parle du problème de la drogue que de façon épisodique au Maroc. On devrait avoir une stratégie de prise en charge. Le cas échéant, les efforts seront dispersés et le problème va s’éterniser», a conclu Dr. Mouhi.

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