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Un patrimoine en détresse

© D.R

Au Maroc, une vingtaine de lacs naturels permanents constituent un véritable patrimoine naturel, qui rend le Maroc l’un des pays d’Afrique du Nord les plus pourvus en ressources aquatiques. Ces lacs sont essentiellement répartis entre le Haut et le Moyen Atlas. Les premiers sont les plus côtoyés par les adeptes du tourisme rural, essentiellement grâce à leur proximité des villes impériales, Fès et Meknès.
Non loin des uns des autres, la plupart de ces lacs constituent un véritable circuit qui commence par Dayet Aoua. Ce lac situé à quelque 1700m d’altitude et d’un accès très facile puisqu’il se trouve à 15 kilomètre au nord d’Ifrane sur la route de Fès, est incontestablement le lac le plus réputé du Maroc. C’est un lac de 140 hectares, mais sa superficie est variable selon les saisons. C’est ce qui explique la baisse du niveau de ses eaux ces vingt dernières années. Site classé en tant que monument historique par arrêté viziriel du 28 août 1950, Dayet Aoua a aussi été proposée dans le projet «Aqua» et dans le projet APM (aires protégées marocaines) comme site qui doit bénéficier d’une protection urgente. A chaque saison sèche, les symptômes d’une véritable catastrophe naturelle sont visibles sur la faune et la flore. Cette dernière se compose en effet d’une prairie humide rase et de massifs forestiers de chêne vert et de cèdre.
Une ceinture de peuplier et quelques pieds de saules entourent le lac sur ses bords immédiats. Bref, le cadre idéal d’un pique-nique en famille. Les Fassis en savent quelque chose. En effet, dès les premières journées ensoleillées du printemps, Dayet Aoua, est assiégée de campeurs, notamment les passionnés de pêches, désireux de profiter des nombreuses ressources piscicoles de la région. La truite arrive en tête de liste. Celle de l’Atlas est réputée d’ailleurs pour sa chair rose et très tendre et est mondialement connue. Dernièrement, près de 40.000 truites ont été injectées à Dayet Aoua.
Une quinzaine de kilomètre plus à l’est, se trouve le deuxième lac le plus réputé de la région malgré sa superficie (250 hectares) qui en fait l’étendue d’eau la plus grande. Dayet Ifrah ou «lac joyeux», est comme son nom l’indique, synonyme de fêtes. Autour de ce lac s’est tissée une légende berbère, proche de celle de «Tisli et Tislit» des tribus des Aït Hdidou du Grand Atlas. Les différentes tribus du massif central avaient effectivement l’habitude de se retrouver au bord de ce lac pour leurs fêtes. De grandes cérémonies y avaient donc eu lieu. De longues rangées d’hommes et de femmes, chantant l’amour, la nature, la tribu, s’y retrouvaient pour de longues nuits d’Ahidouss, de véritables festins à base d’«Ahrich» (méchouis de mouton) et de couscous. Mais Dayet Ifrah est surtout un site d’une beauté époustouflante, mais qui manque d’infrastructures à même d’attirer le plus grand nombre possible de touristes. Un peu plus loin, se situe Dayet Hachlaf. Même cadre idyllique typique au Moyen Atlas.
Dayet Hachlaf qui est un lac naturel de 4 km de tour planté dans une zone de marécages et de verdure sublime, dont la cédraie bien préservée, s’étend jusqu’à l’embranchement qui conduit soit à Ifrane soit à Michlifen. Un autre lac de la région est également d’une grande importance écologique. C’est le lac Affenourir, seul site du Maroc protégé par la Convention de Ramsar (Iran) sur la protection des oiseaux. Les ornithologues peuvent y observer différentes espèces d’oiseaux (foulques, rapaces, cigognes entre autres).
Sur l’autre versant du Moyen-Atlas sont nichés d’autres bijoux de Mère nature. Trois grands «Aguelmame» (lac en berbère). Le premier est «Ouiouane», la plus grande étendue d’eau parmi deux petits lacs, Aguelmam N’Harcha (petit marécage riche en végétation, alimenté par des petites sources d’eau douce) et Aguelmam Ou Houli (lac du mouton). D’un charme exotique, ce «complexe» de lacs offre un cadre idéal pour camper. A une vingtaine de kilomètres plus au sud de cette vallée rouge de Ouiouane, se trouve les très connues sources d’Oum Rabia, ou «mère du printemps». Une quarantaine de sources, d’eau douce ou salée, sont nichées au pied de la montagne, donnant naissance à l’un des plus grands fleuves du Royaume. Toujours vers le sud commence le plateau d’Ajdir, site d’une extrême beauté choisi par SM le Roi Mohammed VI pour annoncer la création de l’Institut royal de la culture amazighe en 2001.
Au coeur du pays de Moha Ou Hammou Zayani, héros de la lutte contre le colonisateur français, se situe l’un des plus beaux lacs naturels du Maroc : Aguelmame Azegza, ou lac bleu en berbère. «Un lac sans fond», pensent les habitants des villages avoisinants. Et ils en savent quelque chose. Rares sont effectivement les cadavres noyés qui ont été retrouvés dans ce lac de 50 hectare perché à 1470 m d’altitude. La raison en est toute simple. Les sources souterraines qui alimentent Agelmame Azegza provoquent des courants très puissants qui attirent vers le fond. La beauté de ce lac n’a de comparable que celle d’un autre site volcanique de la région, Aguelmame Sidi Ali, qui passe pour être l’étendue d’eau la plus grande de la province de Khénifra (400 hectares). Ce lac, qui tient son nom de Jbel Sidi Ali, se trouve, à l’instar de Ouiouane, au centre d’un complexe aquatique, composé de petits lacs, entourée d’une végétation typique au Moyen-Atlas, composée essentiellement de cèdres et de chênes.

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