Culture

Ahmed Saâri : «J’ai presque passé soixante ans au coeur de ce quartier»

© D.R



ALM : Que représente pour vous Derb Sultan ?
Ahmed Saâri : J’ai une relation très particulière avec ce quartier. Figurez-vous que depuis ma naissance, je n’ai jamais quitté Derb Sultan. J’ai vu le jour dans une maison située à Derb Lihoudi. C’est dans cette demeure que j’élève aujourd’hui mes enfants et mes petits-enfans. Mon histoire avec Derb Sultan date des années 40. Je suis passé par ses écoles coraniques et ses célèbres établissements scolaires. De même, j’ai erré dans toutes ses ruelles comme j’ai accompagné son développement urbanistique. j’ai presque passé soixante ans au cœur de ce quartier vivant de Casablanca, et pourtant mes impressions restent les mêmes. Derb Sultan est le symbole d’une solidarité et d’une renaissance  artistique incontournable. 

Qu’est-ce qui vous manque le plus dans ce quartier ?
J’ai beaucoup de peine pour ces terrains de football qui ont été convertis en bétons. Derb Sultan était une étendue verte où on pouvait passer des heures et des heures à courir derrière le ballon rond. C’est dans ce quartier où sont nés les performantes  équipes de football. Les stars de cette époque étaient «Nadi Châab» et le Raja de Casablanca où ont défilé de nombreux joueurs.  Pour l’anecdote, je suis un grand rajaoui (Rires). De même j’ai une grande nostalgie pour les hommes de la résistance qui se sont éteints au fil du temps. A vrai dire Derb Sultan était une cellule de résistance et de patriotisme très solide. De nombreuses actions ont été montées de Derb Sultan. Je me rappelle même avoir assisté à l’assassinat d’un résistant. Ce fut une belle époque. Les gens étaient dignes et responsables. De même, ils étaient solidaires. Ils n’hésitaient pas à pleurer aux chagrins des autres. Ils partageaient leur joie et leur peine sans le moindre égoïsme. 
 
Quels sont vos endroits préférés à Derb Sultan ?
Au fait, je n’ai jamais eu de préférence particulière, car j’aime Derb Sultan dans son intégralité. Cependant, je peux vous dévoiler certains endroits qui me rappellent de très bons souvenirs. Ces endroits ne sont tout autre que les salles de cinéma de Derb Sultan en l’occurrence El Kawakib et El Malaki. Je suis passé de ce jeune adolescent qui payait son ticket pour assister à la projection de Farid El Atrach à ce jeune homme qui animait les soirées ramadanesques de ces salles. Mes débuts sur les planches dataient de cette période. J’avais à l’époque 16 ans et j’ai été un fervent du 7ème art.
Par la suite nous avons réussi, en compagnie de quelques jeunes à l’époque, à savoir Abdeladim Chenaoui, les frères El Badaoui, Mohamed El Alaoui et Moustapha Dassoukine de créer une dynamique culturelle dans la zone. Personnellement, j’encadrais des ateliers de théâtre à la maison de la jeunesse de Bouchentouf. D’autres ont monté leurs propres troupes théâtrales, je cite dans ce sens la troupe de la fraterie arabe de Chenaoui et la nouvelle ère des frères El Badaoui.

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