Inquiet, la peur au ventre, il se tient au box des accusés, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Il promène son regard dans la salle à la recherche d’un proche ou d’un ami. Vêtu d’un t-shirt bleu ciel et d’un pantalon en bleu jeans, Mimoun, âgé de vingt-six ans, célibataire, semble n’avoir jamais imaginé être dans une pareille situation. Certes, son casier judiciaire n’est pas vierge puisqu’il a déjà purgé deux peines d’emprisonnement pour vol qui lui ont coûté quelques mois de prison ferme. Mais, il n’a jamais pensé être mouillé dans une affaire de meurtre. Poursuivi pour homicide volontaire, il avoue son crime. Mais, il précise qu’il n’avait pas l’intention de le commettre.
Selon le procès-verbal de son audition, Mimoun est tombé, depuis qu’il a quitté l’école, dans la délinquance. Ses camarades, des repris de justice, l’ont encouragé à les rejoindre pour avoir de l’argent en agressant des victimes. Au fil du temps, il est devenu l’un des éléments de la bande les plus actifs jusqu’au jour où il est tombé dans les filets de la police.
Il avait 18 ans, quand il a purgé sa première peine d’emprisonnement, huit mois fermes. Deux ans plus tard, il a purgé une deuxième peine d’emprisonnement de douze mois fermes pour le même motif, à savoir le vol. Et c’est le butin des vols qu’il avait commis avec ses complices qui l’a poussé à perpétrer ce meurtre.
Devant la Cour, il raconte tout. Mais il insiste qu’il n’avait pas l’intention de tuer son ami, Abderrahim, vingt-deux ans, repris de justice, lui aussi. Mimoun avoue l’avoir tué avec deux coups de couteau. Il lui a donné un premier coup au niveau du cou et un second au niveau de la poitrine. Il précise devant la Cour qu’ils étaient, lui et la victime, ensemble en train de partager le butin. Cependant, la victime a voulu garder un smartphone.
En fait, comme à l’accoutumée, ils devaient revendre leur butin et partager l’argent. Mais, Abderrahim avait l’intention de garder le téléphone. Mimoun lui a demandé de lui remettre la moitié du coût du portable. Mais en vain. Au fil de la conversation entre les deux, le ton est monté d’un cran et Mimoun a brandi son couteau et lui a asséné deux coups fatals.
Verdict : 10 ans de réclusion criminelle.
