Automobile

Il était une fois… Renault Fuego : Taillée pour conquérir l’Amérique

© D.R

A la fin des années 70 et au début des années 80, la mode était aux coupés sur lesquels s’étaient lancés plusieurs constructeurs généralistes (Opel Manta, Ford Capri, Lancia Beta, Volkswagen Scirocco, etc.). Renault se devait de contrecarrer la concurrence, en proposant une voiture au style emblématique. Lancée au début des années 1980 en Europe lors du Salon de Génève, c’est en Amérique Latine, plus précisément en Argentine, que la Fuego connaîtra une carrière plus longue et relativement plus de succès. Au Maroc, les rares modèles écoulés dans les années 80 font aujourd’hui la fierté de certains passionnés qui les gardent jalousement pour leurs petites ballades dominicales. Cette semaine, retour sur l’histoire d’une voiture bien atypique.

Un mix entre la R18 et la R20…

Chez la marque au losange, le projet Fuego a réellement débuté sa gestation en 1976 au centre Style de Renault dirigé par Robert Opron (père des Citroën SM et CX), sur les coups de crayon de Michel Jardin. Très proche de la R18, elle utilisera sa plate-forme et beaucoup de ses pièces mécaniques. Objectif : réduire les coûts liés à la production. Elle reprendra ainsi les solutions techniques de la Renault 18 (traction, moteur longitudinal, essieu arrière rigide) et la plate-forme de la 18 break, mais le train avant à déport négatif proviendra cependant de la… Renault 20 diesel ! Elle héritera donc d’une bonne partie du comportement dynamique de la 18. La Fuego abandonne aussi certaines avancées de sa devancière la 17 TS2 (qui était le haut de gamme de ce modèle), comme l’injection électronique ou les quatre freins à disque, ce qui lui vaudra quelques critiques lors de la présentation des premières versions TL/GTL.

Elle a aussi fait son cinéma !

Celle qui devait remplacer la R15 et la R17 a figuré dans plusieurs films. On l’apercevra ainsi dans plusieurs James Bond (Dangereusement Vôtre, Golden Eye, Demain ne meurt jamais), et dans quelques films français (La Boum, La Balance, Recto/Verso, Peau Neuve, Le Gendarme et les Gendarmettes…). Ce coupé ne présente pas de différences techniques majeures par rapport à ses prédécesseurs mais introduit des lignes plutôt originales, plus arrondies et aérodynamiques (Cx de 0,34), avec en particulier un hayon bulle entièrement vitré et une bande noire latérale à cannelures, qui affine et dynamise la ligne. Parmi les équipements notables, la Fuego a été la première voiture au monde à recevoir un système de télécommande sans clé avec centralisation, disponible depuis  1983. Ce système a été inventé par le Français Paul Lipschutz (d’où le nom de la télécommande PLIP utilisé en Europe) et fut plus tard répandu sur les autres modèles Renault.

Fuego, un tempérament de feu ? Pas vraiment !

Disposant à l’origine de motorisations peu sportives, la Fuego ne bénéficiera pas d’un grand prestige et les ventes, débutées très fortement, déclinent rapidement notamment à cause des tarifs plutôt élevés. Ceci a été en France la cause principale du succès de la motorisation de base au détriment des versions plus puissantes. Au lancement, la version GTS et son moteur 1 647 cm³ (bloc Cléon-Alu) de 96 ch est la plus puissante, accompagnée des TL et GTL dotées du 1.397 cm³ (bloc Cléon-Fonte) de 64 ch à boîte de vitesses à quatre rapports (cinq en option sur GTL). Le millésime 1981 voit l’apparition des TX et GTX 1 995 cm³ de 110 ch. Le lancement de la version turbo diesel 2 068 cm³ au millésime 1983 n’inverse pas la tendance. Pourtant, la Fuego Turbo D est le diesel le plus rapide du monde en octobre 1982 avec 175 km/h, mais les ventes ne se rétablissent pas pour autant. Pour le millésime 1984, la Fuego GTL reçoit le moteur d’1,6 litre de la GTS dégonflé à 73 ch. Mais la nouveauté la plus marquante est la version turbo essence qui reçoit un 1 565 cm³ de 132 ch. La sortie de la Volkswagen Golf et de la Peugeot 205 GTI (moteur très puissant) va plomber les ventes de ce coupé aux motorisations très moyennes.

Succès outre-Atlantique…

Ce coupé a été vendu sur les cinq continents pour un total de 265.367 exemplaires. Fabriquées à Maubeuge, les premières Fuego commencérent leur conquête des États-Unis en 1982. À cette époque, grâce à la nouvelle alliance avec le constructeur American Motors Corporation (AMC), les ventes des Renault étaient en progrès constant en utilisant le réseau de distribution d’AMC. La Fuego modèle américain se reconnaît grâce aux pare-chocs plus imposants avec amortisseurs intégrés absorbant un choc de moins de 8 km/h, des phares et des clignotants avant spécifiques ainsi qu’aux feux de position latéraux, selon les normes américaines.

Toutes les versions sont catalysées d’où une puissance plus faible que les modèles européens. Renault Argentina SA, pour sa part, a commencé la production de la Renault Fuego GTX en mars 1982, uniquement à l’usine Renault de Córdoba (Santa Isabel). La Fuego est considérée comme un modèle de «standing» en Argentine grâce à son équipement et aux courses de TC2000 dont elle fut victorieuse huit années consécutives de 1986 à 1993, pilotée par Juan Maria Traverso. Au Québec,le climat local était très dur pour tous ces modèles, cédant rapidement à la corrosion due au salage des routes. L’exportation de la Fuego au Canada s’arrêta à la fin du millésime 1985.

Articles similaires

Automobile

L’équipementier MA France placé en liquidation judiciaire

Le tribunal de commerce de Bobigny a placé lundi en liquidation judiciaire...

Automobile

Mercedes-Benz : Arrêt du projet de plateforme pour l’électrique haut de gamme

Le constructeur allemand Mercedes-Benz va arrêter un projet de plateforme dédiée au...

AutomobileUne

Village auto CAC : Les prestigieuses marques de la Chérifienne font leur show

Ce grand événement automobile, lancé le 1er mai, permet aux visiteurs de...

AutomobileUne

Première édition réussie du concours de la Centricité Client

Stellantis Middle East and Africa vient de célébrer à Istanbul le succès...