Economie

Contrat de performance de l’industrie du béton: La transparence et le foncier locatif, les clés de la réussite

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Bien que le dernier contrat de performance de l’industrie du béton soit destiné à l’amélioration du rendement de ce secteur, les professionnels ne manquent pas d’attirer l’attention sur leurs préoccupations quant aux maux dont celui-ci continue à souffrir.

Chose qui a été exprimée, mardi soir à Rabat, autour d’un ftour-débat initié par l’Association marocaine de l’industrie du béton (AMIB) et consacré au contrat de performance en tant que levier de croissance pour le secteur.

Taxe sur le ciment, la bête noire

Les maux qui guettent le secteur sont, selon le président de l’AMIB, dus au «règne de l’informel dans le BTP vu la non-soumission de l’auto-construction à la TVA et à la taxe sur les intrants, notamment le ciment». «Nous sommes le seul pays à industrie nationale qui, en revanche, taxe sur ces produits», enchaîne Azzeddine Abaakil en rappelant que cette taxe spéciale sur le ciment, prévue par l’article 24 de la loi de Finances de 2002, s’élève, pour l’heure, à 150 DH par tonne, soit + 15% du prix du ciment. Le sable et le fer ayant subi le même sort. Cette taxe est, aux yeux de l’économiste Driss Effina, «aberrante» puisque la charge fiscale est, selon lui, de 40% y compris la TVA sur ladite taxe. «Cela n’existe nulle part !», martèle-t-il en proposant des mesures.

Voici comment suppléer à cette taxe

«La taxe doit être supprimée et remplacée progressivement par des taxes pérennes et dont les assiettes sont plus larges», enchaîne M. Effina en proposant la taxe sur le foncier aménagé, celle sur les dérogations en matière d’urbanisme, un projet de loi étant soumis au Parlement dans ce sens, et la taxe sur le parc des logements vides. De quoi procurer un essor et une transparence au secteur dont les conditions seraient, selon M. Abaakil, «la suppression de l’exonération des industriels du béton de la taxe sur le ciment et celle du seuil de la TVA sur l’auto-construction».

Objectifs de l’exonération

Le DG de la Société fiduciaire du Maroc et président de la commission fiscale de la CGEM propose pour sa part une exonération pour l’industrie. Selon Abdelkader Boukhriss, cette exonération permettra de «relancer le secteur, disposer des moyens pour réaliser les objectifs du contrat de performance et assurer l’équité». Le tout en rappelant que cette industrie contribue au développement durable.

Recommandations de l’AMIB

Le vice-président de l’AMIB abonde, à son tour, dans le même sens de propositions en rappelant les objectifs de la stratégie de cette association. Ce plan prévoit la montée en gamme pour les grands préfabricants, la diversification géographique pour ceux moyens, voire la modernisation et l’agrégation pour les petits préfabricants. «Pour cela, nous avons besoin de facteurs transverses, soit la transparence, la standardisation et le foncier à la location», estime Mehdi Maachi Haddou en qualifiant le contrat de performance en question de «positif» puisqu’il stipule «l’alignement des charges de ce secteur par rapport aux produits de substitution». Ceci étant, le secteur regroupe, comme le rappelle le président de ladite structure, 500 acteurs ou entreprises, réalise un chiffre d’affaires de 5 MMDH et contribue au PIB à hauteur de 2 milliards DH.

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