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Enseignement au Maroc: Le meilleur reste-t-il à venir ?

© D.R

C’est un fait ! L’enseignement au Maroc a encore de très nombreux défis à relever pour rééquilibrer la balance entre le privé et le public. Cependant, conscients de ces challenges, nos officiels ne cessent de cumuler réformes et refontes. Et, triste constat, aucune de ces initiatives lancées n’a réussi à rehausser le niveau de nos écoles.

Cependant, une petite lueur d’espoir a brillé en juillet 2015. En ce mois, une dynamique que l’on pourrait qualifier de «concrète» a été mise en marche avec une réforme de l’enseignement dans le cadre d’un «contrat national contraignant». Plus de place à l’échec, le Maroc ne tolérera plus une nouvelle désillusion. Ainsi, pour assurer le succès de cette réforme dans sa portée stratégique, chacun des acteurs du système éducatif est appelé à se l’approprier et à s’impliquer sérieusement dans sa mise en œuvre. L’enjeu est de taille puisque l’avenir du Maroc reste tributaire du niveau de l’enseignement offert à ses enfants.

Un nouveau souffle…

Cette toute nouvelle dynamique a eu l’effet d’un coup de fouet donnant un nouveau souffle aux efforts déjà engagés. Il faut dire que les travaux du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), présidé par Omar Azziman, ont été fructueux durant l’année 2015. Ils se sont donc soldés par la mise en place d’un rapport d’évaluation de la charte en vigueur depuis 2000, en plus de l’élaboration de la vision stratégique pour la réforme de l’école marocaine pour la période 2015-2030. Cette dernière s’érige en réelle feuille de route qui trace les grandes lignes de la réforme que devra connaître le système éducatif pendant les quinze prochaines années. Elle vient donc apporter les bonnes réponses à certaines des questions les plus controversées pour l’éducation marocaine.

Les langues s’enrichissent…

La première des réponses apportées par le Conseil n’est autre que l’épineux dossier de l’enseignement des langues et de la langue de l’enseignement. A ceci Omar Azziman répond qu’arabe, amazigh, français et anglais, auront leur place dans cette nouvelle vision. Aussi, lorsque cette réforme aboutira, le bachelier marocain devra maîtriser ces quatre langues et aura étudié des modules dans chacune d’entre elles. La stratégie adopte un plurilinguisme basé sur «l’apprentissage par tous les apprenants, sur le même pied d’égalité, de trois langues dans l’enseignement préscolaire et primaire, avec la langue arabe comme langue principale, la langue amazighe comme langue de communication, et la langue française comme langue d’ouverture», avait déclaré Azziman à l’occasion du lancement de cette vision de l’école de demain, ajoutant que la langue anglaise sera introduite à partir de la première année du cycle collégial et qu’une troisième langue étrangère (allemand, italien ou espagnol) sera enseignée, au choix, à partir de la première année du secondaire.

Mais encore?

Si le Conseil a tranché au sujet de l’enseignement des langues, il a également introduit la réponse à la question de la langue de l’enseignement. Omar Azziman parle ainsi de «la mise en place progressive de l’alternance linguistique en tant que mécanisme de renforcement de la maîtrise des langues par leur utilisation dans l’enseignement de quelques contenus et modules dans certaines matières, en français à partir du secondaire collégial, et en anglais à partir du secondaire qualifiant». Et si la question des langues a été celle qui a fait le plus objet de polémiques, elle n’a pas été la seule à laquelle le CSEFRS devait répondre.

Et ce n’est pas tout !

Le Conseil a énuméré les facteurs susceptibles de forger une école d’équité et d’égalité des chances. Il a appelé, entre autres, à une généralisation du préscolaire, une exigence qui a souvent fait surface lors des interventions d’Omar Azziman. Les maternelles, petites, moyennes et grandes sections, deviendront une obligation pour l’Etat et pour les familles. Dans la pratique, l’enseignement ne sera plus obligatoire uniquement à partir du primaire, mais bien depuis le préscolaire. Dans ce même sillage, les catégories les plus vulnérables en matière d’éducation bénéficieront d’une «discrimination positive». Il s’agira essentiellement des habitants du milieu rural et périurbain, mais également les personnes handicapées ou «dans des situations spécifiques». Par ailleurs, le secteur privé n’est pas en reste dans cette réforme. Sa contribution se verra même «renforcer en sa qualité de partenaire du secteur public dans l’effort de généralisation équitable de l’enseignement», avait expliqué Omar Azziman. De même, meilleure gouvernance, refonte de la formation des enseignants, encouragement de la recherche scientifique ou encore valorisation de la formation professionnelle font également partie de cette feuille porteuse de beaucoup d’espoirs pour l’enseignement au Maroc.

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