Politique

En aparté: Le cas Ilyas El Omari

© D.R

L’ancien activiste, le natif du petit douar dans le Rif, n’a pas déçu ses camarades du Parti authenticité et modernité (PAM).

La première remarque que l’on ferait, et elle est importante, c’est que pendant longtemps, très longtemps, Ilyas El Omari a été un militant et non un homme politique. Il a réussi à s’imposer comme l’une des personnalités les plus intrigantes de la scène politique marocaine. L’homme ne mâche pas ses mots quand il parle et, indépendamment du contenu de ses points de vue, on peut mettre à son actif une constance et une cohérence dans ses prises de positions. Mais Ilyas El Omari forçait le respect de ses congénères bien avant. Déjà en tant qu’étudiant, même s’il a été contraint d’arrêter sa scolarité avant d’avoir décroché son baccalauréat, El Omari est très estimé dans les campus. Il était également très populaire auprès des étudiants estampillés «gauchistes». C’est à leurs côtés qu’il va commencer à se construire une culture politique. Il faut dire que le jeune Ilyas faisait déjà preuve d’une farouche hostilité à l’égard des islamistes qui investissaient les espaces universitaires. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, le temps passe et le Maroc change, mais pas les convictions d’El Omari.

En arrivant à la tête du PAM, il n’ignorait pas qu’il sera attaqué de partout sur le nom même du parti qu’il est amené à diriger. Nombreux sont ceux qui ne pariaient pas sur lui pour s’imposer à des rivaux qui sont des monstres de la politique et adeptes de toutes les pratiques ourdies. Erreur, l’homme s’est révélé un politicien redoutable. Propulsé président de région et secrétaire général d’un grand parti, les responsabilités d’Ilyas
El Omari deviennent encore plus grandes et il faut plus que de l’abnégation pour pouvoir assumer toutes ces charges. Ce que beaucoup ne savent peut-être pas, c’est que M. El Omari fut derrière l’organisation de son parti faisant de lui ce qu’il est actuellement. Une structure parée pour la responsabilité, que ce soit à la majorité ou à l’opposition. On peut critiquer, on peut montrer du doigt, et c’est de bonne guerre, mais personne ne peut contester que l’effet El Omari fut de bon augure sur le PAM. Comme personne ne peut mettre en doute la haute qualification des cadres du parti du tracteur. Même dans l’effervescence des élections, et à des moments de doute, surtout en début de cette soirée électorale du 7 octobre, l’homme est resté égal à lui-même, confiant.

Et la réalité lui a donné raison. Une évolution de +120% par rapport aux législatives de 2011 est un véritable exploit. C’est une performance plus que signifiante qui confirme la consécration et l’acceptation du projet sociétal d’un parti parfaitement organisé. Mais même avec tout cela, au lendemain du vote et de l’annonce des résultats, Ilyas El Omari n’a pas cédé à l’euphorie ni fait dans le triomphalisme. La preuve, dans sa toute première déclaration officielle au lendemain du 7 octobre, le patron du PAM disait toujours de ce dernier être encore un parti de l’opposition… jusqu’à nouvel ordre !

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