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Alae Megri : « Ti9 Frassek» est mon premier single »

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Je ne suis pas là pour prendre un flambeau et faire une continuité des Megri parce que l’art est dans mon âme. Si je le fais ce n’est pas parce que je porte mon nom, ou que mes prédécesseurs ont connu le succès durant leur parcours qui reste quand même une légende.

ALM : Vous comptez à votre actif une carrière musicale. Quels en sont les dessous?     

Alae Megri : Ce n’est effectivement pas aujourd’hui que je commence à faire de la musique qui est pour moi un don, voire un vrai héritage. J’ai commencé à jouer de la guitare très jeune. J’ai fait mes débuts dans le conservatoire de Diour Jamaâ à Rabat avec le professeur Al Atrach. Ma première apparition était avec mon oncle Younes dans son clip «Ana, Ana – kachkoul l Fen», alors que je n’avais encore que 6 ans. Ensuite,  à 13 ans j’ai tourné dans le clip «Hourya» de mon père, Mahmoud. Quant à mon parcours scolaire, j’ai fait mes études à Rabat, ma ville natale. Après le brevet, je suis parti à l’âge de 15 ans avec ma mère à Londres, où j’ai poursuivi mes études. A l’âge de 17 ans, je suis revenu au Maroc où j’ai décroché un diplôme en électronique générale. Par la suite, j’ai travaillé dans deux agences de voyages. Enfin, j’ai travaillé au sein du consulat du Royaume du Maroc en Espagne puis en Belgique pendant une dizaine d’années.

Comment la musique a-t-elle évolué au milieu de votre parcours professionnel ?

La musique m’a toujours accompagné. Pour ma part, je me suis plutôt intéressé à composer et écrire des paroles, voire interpréter mes propres chansons. Parallèlement, je participais sur scène durant la fête de la musique en Belgique. Quand je suis revenu, en 2010, au Maroc, j’ai interprété «Loudaya», ma première maquette en chanson lors de mon passage à l’émission «Massar» pour un spécial dédié à la famille «Megri». Outre la musique, j’ai fait du théâtre et du cinéma. J’ai eu également l’occasion d’assister à plusieurs spectacles d’Opera en ballet comme : Le lac des cygnes, Spartacus, la traviatta  et d’autres. J’ai également participé au tournage d’un court métrage en Belgique, et un long métrage au Maroc du film «Cœur Noyé». J’ai eu l’occasion de participer aux premières rencontres panafricaines. Par la suite, j’ai essayé de créer un groupe, mais au Maroc, la démarche demeure difficile à entreprendre. La solution était pour moi de me diriger directement vers un studio d’enregistrement. Ainsi, je sors mon premier single.

Pourriez-vous nous présenter ce nouveau single ?

Il s’intitule «Ti9 f Rassek». Il fait partie de mon premier album dont le titre est «Good Morning Africa». Il est porteur en fait d’un message universel qui ne s’adresse pas uniquement au public marocain mais à tous les auditeurs africains. Il représente une bouffée d’espoir pour les personnes qui ont perdu foi en soi et qui ne trouvent pas d’issue à leurs problèmes, il les appelle à se relever et à se battre afin d’arracher chacun son succès malgré les entraves de la vie. Le sujet de ce single abonde également dans le sens de la vision de Sa Majesté ainsi que les nouvelles démarches du Royaume qui visent le continent africain.

Qu’est-ce qui vous a décidé à dédier votre premier tube à l’Afrique ?

Outre la vision royale, j’ai eu l’occasion d’être proche de plusieurs groupes et musiciens africains, que ce soit lors des rencontres  panafricaines que dans d’autres événements. Aussi je ne voulais pas commencer mon premier album par une chanson d’amour. «Good Morning Africa» est une chanson que j’ai écrite pour moi-même, vu qu’elle représente la projection et l’espoir lors d’une période de ma vie où je me cherchais. Au fond je suis un artiste, mais je l’ai toujours gardé pour moi. C’est pourquoi ce single est également un message qui représente une vraie vague d’espoir pour tous.

Vu votre vécu et votre expérience, pourquoi avoir attendu aujourd’hui pour lancer un premier single ?

Tout d’abord, vu les difficultés  que vivent les artistes, mes parents ont préféré m’orienter vers un parcours académique des plus communs pour pouvoir assurer une situation professionnelle des plus convenables. D’ailleurs, c’est pour cela qu’ils m’ont plus encouragé à poursuivre mes études. D’autant plus qu’à l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’émissions de téléréalité. Adulte, il était plus question de me faire plaisir et de faire ce que j’aime. En Belgique, où j’ai vécu 17 ans, il n’y avait pas de maisons de production pour la chanson française, mais je chantais lors de plusieurs occasions. Cela ne veut pas donc dire que je ne voulais pas faire de la musique très tôt, mais il y a le hasard, le destin et les circonstances qui interfèrent.

En quoi vous vous démarquerez des Megri seniors et junior ?

Moi, j’ai créé mon propre style. Cela ne veut pas dire que je suis un ingrat. J’ai eu mon éducation artistique à travers la famille Megri,  notamment mon père. Mais je ne répète pas leurs chansons. C’est vrai que je n’ai pas choisi le chemin le plus facile, mais  autrement je compte toucher mon public à ma manière. J’écris beaucoup, et souhaite faire passer de nombreux messages. Et je chante mes propres compositions. «L’homme c’est le style» comme disait Feu SM Hassan II duquel j’ai énormément appris. Quant à Megri junior, soit Nasr, il y a une grande différence d’âge entre nous. Quand il avait 16 ans, il a commencé à se rapprocher de moi et j’ai perçu en lui cette étincelle d’artiste. Il a pris le bon chemin. Je respecte tout ce qu’il fait. Pour ma part, je trace mon chemin en musique. Et je sais qu’un travail dur  devrait être fourni pour atteindre son objectif. D’autant plus que vu les différents pays où j’ai pu vivre, j’ai réussi à bâtir ma propre culture musicale. Donc on est tous différents. Chacun est un artiste à part entière.

Seriez-vous, à votre tour, le porte-flambeau des Megri ?

Je vois que vous faites allusion aux propos de mon oncle, Younes. Je trouve que sa réponse est à sa place: Comme il l’a expliqué, «la famille  Megri n’est pas une équipe de foot». Pour lui, Hassan, Mahmoud et Jalila sont des artistes. Younes l’est également. A mes yeux, Nasr est un artiste à part entière. Et chacun a son style. Maintenant s’il y a un flambeau à prendre ou non, c’est le public qui va décider de la personne qui va le faire. Je ne suis pas là pour prendre un flambeau et faire une continuité des Megri parce que l’art est dans mon âme. Si je le fais ce n’est pas parce que je porte mon nom, ou que mes prédécesseurs ont connu le succès durant leur parcours qui reste quand même une légende. Personnellement, j’aimerais créer pour les fans Megri une journée dédiée, ou pourquoi pas un festival, en hommage à leurs chansons et à leur légende.

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