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Edito : Autocritique

© D.R

Le Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique vient de publier son très attendu rapport annuel sur les pratiques en matière des droits de l’Homme dans le monde.

Conditions de détention dans les prisons, procédures judiciaires, cas de torture et de détentions arbitraires, abus de pouvoir et usage excessif de la force sur la voie publique, droits des minorités… Les experts du Department of State américain passent tout au peigne fin et nous livrent chaque année leur verdict pour tous les pays du monde à l’exception d’un seul : les Etats-Unis eux-mêmes. Les Américains ne nous disent rien sur l’état de leurs pénitenciers alors que paradoxalement la plus grande population carcérale au monde se trouve justement aux Etats-Unis.

Les experts de l’administration américaine ne nous disent pas s’il y a aujourd’hui ou non des violations de droits humains aux Etats-Unis à l’égard des minorités. Bien des ONG à travers le monde ont souvent pointé du doigt, entre autres exemples, les maux dont souffre le système judiciaire américain, notamment les disparités raciales, les condamnations parfois très lourdes et disproportionnées en matière d’immigration… Mais cela reste objet de débat.

La démarche du département des affaires étrangères américain procède probablement d’une bonne intention à l’origine. Mais elle gagnerait encore plus en crédibilité si, en plus des rapports pays, on y ajoutait aussi un rapport, qui existe certainement, sur l’état des droits de l’Homme aux USA et dont pourraient d’ailleurs s’inspirer les autres. Le travail de l’administration américaine prendrait alors la forme d’une autocritique et d’un échange de bonnes pratiques au lieu que ce soit un moment d’évaluation et de leçons du Big Brother…

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