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Hémodialyse : Seulement 36 centres créés en 6 ans

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La maladie rénale chronique touche 4.000 nouveaux cas chaque année

Le Maroc ne compte que 111 centres d’hémodialyse. Le ministre de la santé, Anas Doukkali, a indiqué lundi au Parlement que le nombre des centres est passé de 75 en 2012 à 111 en 2018, soit la création de seulement 36 centres en 6 ans. Signalons que la carte sanitaire qui donne un aperçu de l’offre de soins en 2018 avait fait état de 106 centres d’hémodialyse pour les malades. Ces centres sont munis de 1.995 appareils de dialyse. Ces statistiques montrent bel et bien que ces structures restent insuffisantes vu le nombre important des malades.

En effet, chaque année, la maladie rénale chronique touche 4.000 nouveaux cas chaque année, soit 100 nouveaux cas par 1 million d’habitants. Pour remédier à cette situation alarmante, le ministre de la santé a fait savoir que 30 projets de centres d’hémodialyse initiés par la société civile sont en cours d’autorisation. Ce dernier a également indiqué que son département a déployé d’importants efforts pour la prise en charge de plus de 7.000 patients dans les centres et hôpitaux publics, sachant que le secteur privé fournit des prestations au profit de quelque 3.000 patients. Malgré ces efforts, de nombreux obstacles persistent. A commencer par l’inégalité de la répartition territoriale des centres d’hémodialyse et l’absence de ces structures dans les régions éloignées. Et par conséquent, beaucoup de patients démunis doivent parcourir des centaines de kilomètres pour une séance d’hémodialyse et ce à raison de trois fois par semaine.

Un véritable calvaire pour l’hémodialysé qui en plus de sa maladie grave doit se procurer l’argent nécessaire pour ces déplacements. C’est pourquoi un changement organisationnel s’impose d’urgence. Il faut certes créer davantage de centres d’hémodialyse, mais il faut également attribuer à ceux qui existent des postes supplémentaires. Force est de constater qu’il y a une sous-utilisation des centres par manque de ressources humaines. Si la situation est déjà alarmante aujourd’hui, qu’en sera-t-il durant les prochaines années ? L’association «Reins» a estimé qu’en 2020, 60.000 Marocains seraient atteints d’insuffisance rénale. Au stade terminal de la maladie, le malade n’a que deux solutions pour survivre : l’hémodialyse ou la transplantation rénale.

L’hémodialyse reste une pratique contraignante, fatigante et coûte beaucoup plus cher que la greffe. Il faut compter près de 850 DH la séance à raison de 3 séances par semaine, soit 2.550 DH par semaine. L’hémodialyse revient à 10.200 DH par mois et 122.400 DH par année. Il est important de noter que ce tarif ne comprend pas les médicaments, les bilans biologiques et les éventuelles complications. C’est principalement pour ces raisons que les spécialistes encouragent la greffe qui permet une économie d’argent et offre une meilleure qualité de vie que la dialyse. Une année d’économie de dialyse c’est 120.000 DH d’économie par patient et deux années équivalent à 240.000 DH. Rappelons qu’au Maroc, seulement 460 greffes rénales ont été réalisées de 1990 à 2015. Bien que ce chiffre soit alarmant, le ministère note qu’il y a eu 200 greffes durant la période 2010-2015. La greffe rénale a atteint un maximum de 56 greffes annuelles lors des quatre dernières années.

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