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Cinéma : John Wick au sommet de son art

© D.R

Les ingrédients restent inchangés: John Wick, un ex-tueur à gages au grand cœur, doit affronter les mafias et les pègres pour une question de vengeance mais surtout d’honneur.

John Wick, redevenu machine à tuer depuis l’assassinat de son chien par des malfrats, est aux antipodes de son interprète, Keanu Reeves, qui impose un calme olympien à l’écran. Taciturne, il parle plutôt en se battant au corps à corps mais aussi avec des armes, très nombreuses du simple couteau au sabre, en passant par le colt et la mitraillette. Le réalisateur n’a pas été avare de balles, pour le plus grand plaisir des amateurs de film d’action. La chorégraphie des coups peut parfois faire penser à la trilogie Matrix, où le réalisateur avait travaillé comme cascadeur.

Un contrat de quatorze millions de dollars pour tuer Wick

Dans la première scène, John Wick a moins d’une heure pour quitter New York, avec tous les criminels à ses trousses. En effet, Wick n’ayant pas respecté les lois de la « Grande table», la mafia des mafias, en tuant un des ses membres dans l’hôtel Intercontinental, un asile pour criminels, se retrouve excommunié et banni. Un contrat offre une prime de quatorze millions de dollars pour sa tête, de quoi susciter les traques mortelles. Après avoir mis son chien à l’abri, notre héros se retrouve exfiltré par des Biélorusses qui le conduisent au Maroc.

Une vision hollywoodienne de Casablanca et de New York

Théoriquement, le héros arrive à Casablanca mais n’importe quel spectateur marocain reconnaîtra les rues d’Essaouira. Le réalisateur étasunien Chad Stahelski y développe une vision fantasmée, voire fantasmagorique d’une cité faite de souks et de rues sombres où pullulent les criminels enturbannés. Halle Berry et ses chiens viendront ranimer l’intrigue et l’action avec une vigueur et des combats à couper le souffle. Bien sûr, dans cette vision du monde, Casablanca est aux portes du désert et après une marche interminable John Wick finit par rencontrer le grand chef de la « Grande table », interprété par le Marocain Saïd Taghmaoui, qui semble sortir d’un conte des mille et une nuits. Le chef accepte de pardonner « son fils » criminel après avoir obtenu une offrande et la promesse que John Wick tuerait le directeur de l’Intercontinental, qui lui aussi n’a pas respecté le code d’honneur des criminels, en étant altruiste avec notre héros, son ami.

Un combat final digne d’un manga

Retour à New York, enfin là aussi dans une vision très succincte de la ville faite de grands boulevards, de taxis jaunes, de publicités sur grands écrans et d’un lieu central : l’Intercontinental. Le combat final contre Zero, Mark Dacascos, est digne d’un manga, avec ses accents comiques. Il rend aussi un bel hommage aux films de kung-fu.

Au final, le film est une avalanche d’hémoglobine, les balles fusent dans les cous et dans les genoux.

Les amateurs des films d’action y trouveront leur compte avec des courses-poursuites, des cavalcades rocambolesques et des combats pétaradants, pendant deux heures et douze minutes. « Parabellum » est certainement le meilleur épisode de la saga John Wick et mérite un détour. Depuis sa naissance voilà sept ans, sous la plume du scénariste Derek Kolstad, le personnage de John Wick a parcouru bien du chemin. Avec presque soixante millions de dollars de bénéfices, Parabellum a relégué Avengers 4 à la deuxième place du box-office.

Par Sébastien Chabaud