Chroniques

Point de vue : Essaouira au diapason !

© D.R

Le Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira a débuté cette année par une nouvelle qui a galvanisé tous les Souiris et les festivaliers: initiée par André Azoulay, portée par l’Association Essaouira Mogador et soutenue par la ville, une démarche entreprise il y a plusieurs mois a en effet abouti à un magnifique résultat, à l’occasion de la journée mondiale des villes, le 31 octobre, l’Unesco a désigné 66 nouvelles villes intégrant le réseau des «Villes créatives», parmi lesquelles Essaouira.

Ces collectivités ont la particularité de fonder leur développement sur la créativité et chacune de ces villes, choisies par l’Unesco, fait de la culture un élément essentiel de son développement.

«C’est un gage d’innovation politique et sociale et un signe fort envers les jeunes générations», a d’ailleurs déclaré la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.

Concernant Essaouira, c’est en particulier grâce à la place réservée à la musique que l’Unesco a classé la ville parmi les 66 nouveaux membres du Réseau des villes créatives. C’est sous ces heureux auspices qu’a débuté la 16ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques, et il faut dire que cette année le record d’affluence a largement été dépassé, des milliers de festivaliers sont en effet venus des 4 coins du Royaume mais aussi d’un nombre incroyable de différentes villes du monde. Le grand chapiteau de la place El Menzeh qui compte 2.500 places assises a connu des files d’attente comme jamais vu, quant à la salle de la célèbre Dar Souiri, elle était pleine à craquer bien longtemps avant l’heure du spectacle de la diva Raymonde El Bidaouia.

A l’heure où j’écris ces lignes une vidéo du spectacle de Raymonde que j’ai postée sur Facebook a déjà atteint les 50.000 vues en 24 heures.

Autre moment très fort, la soirée du 1er novembre -jour de Toussaint pour les Chrétiens- où était organisée une veillée spirituelle à la Zaouia Kadiria d’Essaouira.

Croyez-moi, tous ces Musulmans, Juifs, Chrétiens réunis en un même lieu sacré – car dédié à l’élévation de l’esprit -et mêlant leurs voix dans de mêmes chants,  était bouleversant…

Puisse ce message parti d’une petite zaouia, au fond d’une ruelle d’Essaouira faire le tour du monde pour aller dire partout que la paix et la fraternité sont nos éléments naturels… et que c’est la haine qui nous est étrangère.

C’est ce mot «spiritualité» qui nous fait tant défaut aujourd’hui, ce qui donne du sens à la vie et dont les jeunes générations manquent tant actuellement.

C’était un bonheur de déambuler dans les rues d’Essaouira durant ces 3 jours où les langues se mêlaient en autant d’accents pluriels : arabe, français, hébreu, espagnol, anglais… se répondaient à l’infini…

Il faut avoir vu et entendu l’adhan vendredi midi, le shabbat vendredi soir et les cloches de l’église dimanche matin pour comprendre à quel point tous ces «ISMES» qui nous pourrissent la vie : racisme, radicalisme, antisémitisme, extrémisme…/…peuvent être combattus -sur le terrain, concrètement et en fait très simplement : il suffit de nous laisser vivre – nous populations plurielles- nous savons très bien le faire dès lors que les «politiques» cessent de nous utiliser pour leurs fins guerrières !

Durant ces 3 jours, notre pays, le Maroc, a montré l’exemple, ô bien sûr rien n’est facile et rien ne va de soi -beaucoup de travail de préparation, de réflexion et d’action, pour parvenir à ce succès, et la petite équipe de l’association Essaouira Mogador créée par André Azoulay et que dirige le jeune homme orchestre Tariq Ottmani en sait quelque chose – mais là où il y a une volonté il y a un chemin et ici ce chemin s’appelle fraternité.

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